Syrie : le président par intérim, Ahmed al-Charaa, annonce un nouveau gouvernement, plus inclusif

Depuis le départ de Bachar al-Assad en décembre 2024, la Syrie a été dirigée par une coalition islamiste. Le président intérimaire a annoncé le 29 mars un nouveau gouvernement de transition qui compte certains de ses fidèles, mais qui inclut aussi une femme chrétienne, un druze et un Kurde.
Le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, a présenté sa nouvelle formation gouvernementale dans la journée du 29 mars, et ce, quatre mois après le renversement de Bachar al-Assad. Un peu plus inclusif que la coalition islamiste qui l’a précédé, le nouveau gouvernement intègre une femme chrétienne et des ministres issus d’autres minorités confessionnelles dans le pays, dans un signe d’apaisement et de stabilité, selon des rapports de presse.
La nouvelle formation gouvernementale syrienne compte 23 membres au total, dont les ministères clés ont été confiés à des proches d’Ahmed al-Charaa. Les ministères des Affaires étrangères et de la Défense ont été confiés respectivement à Assad Hassan al-Chibani et à Mourhaf Abou Qasra, tous deux des fidèles du président intérimaire. Anas Khattab, un autre proche du président qui était à la tête des renseignements généraux, est, pour sa part, nommé ministre de l’Intérieur.
Un nouveau gouvernement plus inclusif
En comparaison avec la coalition islamiste qui dirigeait le pays après la chute du clan al-Assad, la nouvelle formation gouvernementale est certainement un peu plus inclusive avec la nomination d’une femme chrétienne, Hind Kabawat, à la tête du ministère des Affaires sociales et du Travail. Des ministres druze, kurde et alaouite (minorité dont le président déchu Bachar al-Assad est issu) comptent également parmi les membres du gouvernement syrien.
Pour sa part, Raed al-Saleh, chef des secouristes connus sous le nom de Casques blancs, qui menaient leurs activités dans les zones rebelles sous l’ère de Bachar al-Assad, obtient le ministère nouvellement créé des Situations d'urgence et des Catastrophes.
Il n’y aura pas de Premier ministre pour diriger cette nouvelle formation gouvernementale, mais un poste de secrétaire général a été prévu pour le remplacer conformément à la Constitution temporaire, approuvée début mars.
«Édifier un nouvel État fort et stable»
Dans son discours prononcé lors de l’annonce du nouveau gouvernement syrien, Ahmed al-Charaa a affirmé que la formation de ce nouveau gouvernement était une «annonce de notre volonté commune pour édifier un nouvel État, plus fort et stable qui met l’intérêt de la patrie et du citoyen à la tête de ses priorités».
Le président syrien a d’ailleurs axé, dans son discours, l’action de son gouvernement pour le prochain quinquennat sur cinq points majeurs, à savoir, rebâtir et réformer les institutions de l’État sur la base de la transparence et de la responsabilité, résoudre les problèmes économiques et sociaux, œuvrer à renforcer les droits humains et les libertés fondamentales et appuyer les secteurs de l’éducation et de la santé.