Laurent Wauquiez : «Je suis sûr que je vais gagner» la présidence des Républicains

À un mois et demi du congrès des Républicains, Laurent Wauquiez se dit convaincu de renverser la tendance face à Bruno Retailleau. Dans un entretien à l’AFP ce 30 mars, il mise sur une dynamique de terrain pour s’imposer comme le futur patron du parti.
À sept semaines du congrès des 17 et 18 mai, qui désignera le nouveau président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez affiche une confiance inébranlable. Dans un entretien accordé à l’AFP ce 30 mars, le député de Haute-Loire a martelé : «Là où il ne faut absolument pas se tromper, c’est que je suis sûr que je vais gagner.» Face à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et favori des sondages, Laurent Wauquiez veut croire en un retournement de situation, invoquant un «scénario Balladur-Chirac» semblable à celui de 1995, où l’outsider avait finalement triomphé.
Déni ou inversion de tendance ?
Revenu le 29 mars dans son fief du Puy-en-Velay, accompagné de sa famille, il a puisé «l’énergie pour la suite» auprès de 500 sympathisants. «Cela me fait du bien de revenir ici», a-t-il confié, soulignant une «forte hausse» des adhésions dans son département, passées de «200 à 1 400» depuis mi-février. Avec un objectif de «2 000 adhésions» d’ici avril, le président du groupe LR à l'Assemblée joue la carte de la mobilisation militante, alors que le vote, réservé aux adhérents ayant leur carte avant le 17 avril, approche à grands pas.
Avec vous en Haute-Loire hier. La force des racines. Merci pour votre présence qui me touche. pic.twitter.com/hYVkEKEMpv
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) March 30, 2025
Face aux critiques, il se pose en «conquérant». Décrit par un proche de Bruno Retailleau comme quelqu’un qui «refuse habituellement l’obstacle» et par une autre source comme un politique qui «se défile dès qu’il y a quelqu’un de fort en face», Laurent Wauquiez rejette toute idée de défaite. «Je ne suis pas du tout dans l’idée où je me dis que je suis au fond du trou et que je viens me remonter le moral au Puy-en-Velay», insiste-t-il. Sa stratégie ? Multiplier les déplacements, 120 prévus d’ici mai, soit sept meetings par semaine, pour incarner une politique de «vérité et de simplicité, sans calcul ou arrière-pensée».
Le duel avec Bruno Retailleau, qui bénéficie du soutien des ténors du parti et d’une large majorité de parlementaires ains que d’une popularité croissante depuis son arrivée Place Beauvau, s’annonce rude.
Ce matin, sous la présidence de Philippe Juvin, plus de 150 sénateurs, députés, maires, élus et cadres de la Fédération LR des Hauts-de-Seine étaient présents au lancement du comité de soutien à @BrunoRetailleau.
— Les Hauts-de-Seine avec Bruno Retailleau (@NeuillyavecBR) March 29, 2025
La dynamique continue et l’espoir se lève.#AvecRetailleaupic.twitter.com/VhNHxXES6m
Laurent Wauquiez n’hésite pas à tacler son rival : «Le message de Bruno Retailleau, c’est : "Je suis le meilleur dans les sondages, mettez-moi à la tête du parti". Mais ce n’t pas ce que veulent les Français. Ils veulent qu’il fasse son job de ministre de l’Intérieur et nos adhérents, eux, veulent quelqu’un qui s’occupe d’eux.»
Il admet toutefois que cette confrontation l’a poussé à évoluer : «Ça m’aide à dévoiler une partie de moi-même qui est différente, que je ne suis pas qu’une machine à délivrer des éléments de langage.»
Si Bruno Retailleau a pris une longueur d’avance en annonçant sa candidature en février, créant une «gigantesque vague», Laurent Wauquiez reste persuadé que «les choses sont en train de s’inverser jour après jour». «Petit à petit, les gens comprennent que Bruno Retailleau n’a pas le temps de faire campagne ni de s’occuper du parti», lance-t-il.
À l’approche du scrutin, ce combat de coqs pourrait fracturer la droite, mais Laurent Wauquiez, loin de fléchir, veut transformer l’adversité en tremplin vers la victoire.