Parlement russe : la révision de la doctrine militaire de l’OTAN est signe de préparation à la guerre

Selon Andreï Kartapolov, président de la commission de la Défense à la Douma, l’OTAN révise sa doctrine militaire et relance son industrie de l'armement en vue d’une guerre future.
Alors que l'OTAN engage une modernisation profonde de sa stratégie militaire, Moscou alerte sur une possible dérive belliciste. Selon Andreï Kartapolov, président de la commission de la Défense à la Douma (chambre basse du Parlement russe), l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord amorce une mutation stratégique orientée vers une intensification de la production militaire.
L’objectif implicite, selon lui, serait une préparation progressive à un futur conflit de grande ampleur : « En ce qui concerne la doctrine militaire de l’OTAN, ils la révisent […] car ils veulent rétablir leur production militaire et continuent à se préparer à la prochaine guerre. Nous devons comprendre clairement et voir ce qu’ils font et prendre des mesures de rétorsion ».
Mettant en avant les capacités technologiques de la Russie, il a affirmé que le pays disposait de systèmes d’armement uniques, capables de garantir une réponse adéquate à tout type de menace sur le théâtre d’opérations militaires.
La Commission européenne a présenté en mars 2025 un projet de refonte de la politique de défense, baptisé ReArm Europe Plan/Readiness 2030 [«ReArm Europe»/«Préparation à l'horizon 2030»]. Dotée d’une enveloppe prévisionnelle de 800 milliards d’euros sur quatre ans, la stratégie prévoit une forte mobilisation des budgets nationaux, complétée par un recours à l’endettement. Des mesures d’assouplissement budgétaire sont également envisagées pour faciliter ces investissements.
Parallèlement, l’Union européenne invite ses membres à augmenter considérablement les dépenses de défense : « L'hypothèse de départ est que tous les États membres de l'UE augmentent progressivement et régulièrement leurs dépenses de défense, pour atteindre le maximum de 1,5 % du PIB d'ici la fin de la période de quatre ans d'activation de la clause dérogatoire nationale ». Cette intensification des efforts militaires s’inscrit dans une dynamique plus large d’élargissement stratégique de l’OTAN en Europe, perçue par la Russie comme une pression croissante à ses frontières occidentales.
Moscou, tout en se disant prête à dialoguer avec l’Alliance atlantique, pose comme condition une relation fondée sur l’égalité et rejette fermement ce qu’elle qualifie de militarisation du continent.