L’ONU commémore l’abolition de l’esclavage et de la traite transatlantique

L’Assemblée générale de l’ONU s'est réunie, le 25 mars, pour commémorer l'abolition de l'esclavage et de la traite transatlantique, en présence du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres et d'autres personnalités publiques.
À l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres a souligné, la nécessité de reconnaître pleinement les injustices passées afin de mieux comprendre leurs répercussions contemporaines, avertissant que l'exclusion économique et la violence raciale continuaient de priver les personnes d'ascendance africaine de leur droit à une vie prospère, a rapporté un communiqué de l’ONU.
Guterres a souligné que les crimes liés à la traite transatlantique des esclaves et leurs conséquences durables n'avaient pas été suffisamment reconnus, dénonçant dans ce même contexte le révisionnisme historique qui a suivi la fin de la traite et l'abolition de l'esclavage. Il a également insisté sur le fait que les profits tirés de l'esclavage et les idéologies racistes qui soutenaient la traite demeuraient encore présents aujourd'hui.
«Les profits obscènes tirés de l'esclavage et les idéologies racistes qui sous-tendaient la traite sont toujours parmi nous», lit-on dans la même source.
Intervenu sur le même sujet, le lauréat du prix Nobel de littérature 1986, Wole Soyinka a évoqué lors de son intervention la justice symbolique et averti : «l’esclavage n’est pas fini». Selon lui, loin d’avoir disparu, l’esclavage persiste dans plusieurs pays d'Afrique, tant à l’est qu’à l’ouest, souvent sous des formes difficiles à détecter.
«L’une des formes les plus courantes de ce nouvel esclavage est l’enlèvement d’enfants dans des écoles ou des pensionnats. Ces enfants passent ainsi aux mains de propriétaires qui exigent des rançons pour les libérer», a regretté Soyinka.
Le patron de l'ONU appelle à lutter contre toute forme de racisme avec détermination
Le chef de l'ONU a appelé gouvernements, entreprises et société civile à prendre des mesures décisives contre toute forme de racisme et de discrimination, exhortant les nations à mettre pleinement en œuvre la Convention internationale sur l'élimination de discrimination raciale et à respecter leurs obligations en matière de droits humains.
«Reconnaître cette vérité n'est pas seulement nécessaire. C'est vital pour réparer les torts du passé, guérir le présent et construire un avenir de dignité et de justice pour tous», a affirmé Guterres.
Pendant plus de quatre siècles, entre 25 et 30 millions d'Africains ont été enlevés de leur terre natale et contraints de traverser l'Atlantique. Beaucoup ont péri lors de ce périple dangereux.
En hommage à ces victimes, l'ONU a désigné, en 2007, le 25 mars comme Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.
Le 25 mars marque aussi l'adoption, en 1807, de la loi britannique interdisant la traite des esclaves. Cette date coïncide également avec la révolution haïtienne, qui, trois ans plus tôt, a permis à Haïti de devenir le premier pays à obtenir son indépendance grâce à l’action déterminée d'hommes et de femmes réduits en esclavage.