Washington pourrait alléger ses sanctions envers la Syrie

L'administration de Donald Trump a fait savoir qu'elle pourrait alléger les sanctions contre la Syrie, si les nouveaux dirigeants interdisaient à des étrangers d'intégrer des postes clés, s'ils détruisaient les stocks d'armes chimiques et collaboraient pour lutter contre le terrorisme.
Les États-Unis ont présenté à la Syrie une série d’exigences à satisfaire en échange d’une réduction partielle des sanctions. Ces conditions incluent notamment l’interdiction pour des étrangers d’intégrer la nouvelle administration syrienne, la destruction des stocks restants d’armes chimiques et une collaboration dans la lutte contre le terrorisme.
Cette liste a été transmise par Natasha Franceschi, secrétaire adjointe américaine pour le Levant et la Syrie, au ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, lors d’une rencontre en marge d’une conférence des donateurs à Bruxelles, premier échange officiel de haut niveau entre Damas et Washington depuis l’entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier.
Pas d'étranger à des postes clés
Reuters a consulté six personnes : deux responsables américains, une source syrienne, un diplomate régional et deux sources à Washington, toutes ayant préféré rester anonymes en raison de la sensibilité diplomatique du sujet. D’après ces interlocuteurs, les États-Unis demandent également que les combattants étrangers n'occupent pas de postes clés dans le futur gouvernement syrien, une préoccupation liée à la nomination par Damas d’anciens rebelles étrangers, dont des Ouïghours, un Jordanien et un Turc, au ministère de la Défense, ce qui a suscité l’inquiétude internationale.
Washington a aussi requis la désignation d’un représentant syrien pour aider à localiser Austin Tice, un journaliste américain porté disparu en Syrie depuis plus de dix ans.
En cas de respect de ces conditions, les États-Unis envisageraient un assouplissement des sanctions, bien que les détails et le calendrier restent flous. Ni le département d’État américain ni le ministère syrien des Affaires étrangères n’ont répondu aux sollicitations pour commenter ces informations.
Après près de 14 ans de guerre ayant ravagé son économie, la Syrie a un besoin urgent d’un allègement des sanctions imposées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe, qui visaient à faire pression sur Bachar el-Assad, aujourd’hui déchu, en ciblant des individus, des entreprises et des secteurs entiers du pays.