Affrontements politiques après l'agression d'un rabbin à Orléans

Arié Engelberg, rabbin d’Orléans, a été violemment agressé le 22 mars en pleine rue avec son fils de 9 ans. Un mineur de 16 ans a été interpellé, suscitant une vague d’indignation et laissant la place à un affrontement politique impliquant notamment les Insoumis.

Le samedi 22 mars 2025, en début d’après midi, Arié Engelberg, rabbin d’Orléans, rentrait de la synagogue avec son fils de 9 ans lorsqu’un adolescent l’a violemment attaqué. Frappé à la tête, mordu à l’épaule et insulté, le religieux a été visé après avoir confirmé être juif à son agresseur, qui l’a filmé tout en proférant des injures antisémites. «Tous les Juifs sont des fils de…», aurait lancé l’assaillant, selon le témoignage du rabbin à BFMTV. Des passants, dont un commerçant, sont intervenus, et l’agresseur a pris la fuite.

Identifié grâce à la vidéosurveillance, un mineur de 16 ans a été arrêté le soir même par la brigade anticriminalité et placé en garde à vue. Son identité reste incertaine, oscillant entre origines marocaine et palestinienne, selon une source proche du dossier.

Une enquête a été ouverte pour «violences volontaires commises en raison de l’appartenance réelle ou supposée de la victime à une religion».

Des réactions politiques qui tournent à l’affrontement

Le président de la République lui-même s’est exprimé sur le sujet dénonçant le «poison» de l’antisémitisme et promettant une réponse ferme.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réagi sur X, accusant à demi-mot La France Insoumise : «je condamne avec la plus grande fermeté cet acte odieux. Les actes antisémites ont explosé depuis le 7 octobre. Ils trouvent leur source dans un antisémitisme d’atmosphère qui se développe à la fois dans les discours des islamistes du monde entier, mais aussi dans les mouvements et partis d’extrême gauche qui, en France, attisent la haine».

Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée a elle directement évoqué LFI : «depuis des mois, LFI met une cible dans le dos de nos compatriotes juifs par des propos insupportables et des visuels nauséabonds. L’odieuse agression dont a été victime le rabbin d’Orléans en est une des détestables conséquences».

De son côté, LFI s’est montré sur la défensive, répondant aux accusations sur les réseaux sociaux. Le 24 mars au micro de RTL, la présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot s’en est même prise aux journalistes : «que les médias se regardent dans un miroir, ça suffit ! Nous ne sommes pas des racistes, nous sommes des humanistes» et d’estimer : «il existe en France un poison antisémite et un poison islamophobe : ce poison raciste vise à diviser le peuple français»  

Une marche silencieuse est prévue mardi 25 mars à Orléans pour soutenir la victime et condamner l’antisémitisme, dans un contexte où 1 570 actes de ce type ont été recensés en France en 2024 devant les actes antimusulmans mais très loin derrière les actes antichrétiens.

Quelques jours avant l’agression du rabbin, un prêtre catholique de 96 ans avait été victime d’une violente agression à son propre domicile mais l’affaire n’avait pas retenu la même attention médiatique et politique que pour le dignitaire juif.