The Washington Post : la politique de Donald Trump profite à la Russie

Les actions des États-Unis favorisent les objectifs de la Russie, affirme le Washington Post, soulignant un certain nombre de mesures et de concessions prises par Donald Trump qui coïncident avec les intérêts du Kremlin et ont un impact positif sur les ambitions géopolitiques de Moscou.
La politique menée par le président américain Donald Trump depuis presque deux mois conduit à la formation d'un nouvel ordre mondial qui favorise les objectifs de la Russie, a rapporté le Washington Post le 26 mars. Selon le journal américain, certaines décisions du dirigeant américain ont contribué à un tel changement de la situation mondiale.
Le Washington Post souligne la suspension du soutien américain à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, ainsi que la détérioration des relations entre l'administration américaine et l'Alliance, y compris les menaces de retrait des troupes américaines d'Europe et les demandes aux alliés pour qu'ils augmentent leurs dépenses de défense à hauteur de 5 % du PIB. À la même époque, le Secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a pris une décision similaire, déclarant dans une interview accordée à Bloomberg TV que la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'était plus à l'ordre du jour.
Le quotidien américain rappelle également que Donald Trump a cessé de coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI), qui a inculpé Vladimir Poutine en 2023 pour avoir prétendument déporté des enfants ukrainiens et émis un mandat d'arrêt à son encontre. La Russie ne reconnaît pas non plus la CPI.
Dans le cadre des négociations russo-américaines sur l'initiative de la mer Noire qui se sont tenues le 24 mars, selon le Washington Post, les États-Unis, «sous le prétexte de la vente de céréales», envisagent également le retour de la Russie dans le système bancaire international SWIFT, dont la Russie a été débranchée après le début du conflit en Ukraine. Par ailleurs, le gouvernement américain a suspendu les opérations cybernétiques contre la Russie, y compris les mesures de lutte contre le sabotage et la désinformation.
Dans le même temps, l'administration Trump tente «d'éliminer» ou de réduire le financement des «instruments majeurs du soft power américain» : Voice of America (VOA, La Voix de l'Amérique) et Radio Free Europe/Radio Liberty, dont le président américain estime qu'elle diffusait de la «propagande radicale», ainsi que l'Agence américaine pour le développement international.
Depuis le début de la présidence de Donald Trump, la Russie et les États-Unis ont intensifié le dialogue pour aborder diverses questions. Les présidents russe et américain ont eu deux longs entretiens téléphoniques, et leurs délégations mènent des négociations «optimistes» sur le règlement pacifique du conflit ukrainien, ainsi que sur d'autres questions connexes, et l'une de ces discussions a eu lieu le 24 mars et a duré environ douze heures.
Pour Kirill Dmitriev, représentant spécial du président russe pour les investissements et la coopération économique avec les pays étrangers, les mesures prises par le président américain «contribuent à renforcer les ambitions géopolitiques de la Russie et à affaiblir l'unité de l'Occident».