Pourparlers Russie-États-Unis en Arabie saoudite : Moscou dévoile ses émissaires, Washington cherche encore son négociateur en chef
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Moscou et Washington doivent définir le cadre des pourparlers sur l’Ukraine, aucun négociateur principal n’étant encore désigné côté américain, selon Iouri Ouchakov, conseiller de Vladimir Poutine. Lui et Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, se sont rendus à Riyad pour s'entretenir avec des responsables américains.
Moscou et Washington devront déterminer comment lancer les négociations pour résoudre le conflit en Ukraine, car aucun négociateur en chef n'a encore été désigné du côté américain, a déclaré Iouri Ouchakov, conseiller en politique étrangère de Vladimir Poutine. Lui-même a été désigné comme négociateur côté russe en Arabie saoudite, aux côtés de Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, pour des pourparlers avec des représentants des États-Unis. Iouri Ouchakov a précisé que la réunion à Riyad avait été organisée par téléphone.
Le conseiller en politique étrangère du président russe a ajouté que Kirill Dmitriev, directeur général du Fonds russe d’investissement direct, pourrait participer aux discussions en Arabie saoudite «sur des questions économiques». Il a également ajouté qu'outre la question ukrainienne, les deux parties discuteraient de la normalisation des relations bilatérales et des contacts à haut niveau.
Bien que le négociateur en chef du côté américain ne soit pas connu, les autres membres de la délégation américaine peuvent être identifiés avec précision. La partie américaine aux négociations en Arabie saoudite sera représentée par le secrétaire d'État Marco Rubio, le conseiller du président en matière de sécurité nationale Mike Waltz et l'envoyé spécial Steven Whitkoff.
Sergueï Lavrov, pour sa part, a évoqué, lors d'une conférence de presse avec son homologue serbe Marko Djuric, ce lundi 17 février, les avancées dans les pourparlers avec les États-Unis sur l’Ukraine qui ont déjà eu lieu. Le chef de la diplomatie russe a mentionné une prise en considération des réalités territoriales par les autorités américaines : «Les représentants américains, qui discutent en grand nombre aujourd’hui de la manière d’aborder la crise ukrainienne, et on ne sait toujours pas qui parmi eux sera chargé par le président Trump de parler au nom de l’administration de Washington sur la question ukrainienne, ils parlent aussi de compromis. Ils commencent vraiment à parler de concessions territoriales».
Le ministre a cependant précisé que la Russie accordait une grande importance à l’écoute de ses interlocuteurs, en particulier lorsque de nouvelles pistes de dialogue sont proposées. Selon lui, l’échange téléphonique récent entre Vladimir Poutine et Donald Trump a permis de souligner la nécessité de surmonter les différends qui entravaient jusqu’alors les relations bilatérales : «Quand nous allons à des négociations, proposées par nos partenaires, nous voulons avant tout les écouter. Lors de leur conversation téléphonique, les présidents Poutine et Trump sont convenus de laisser derrière nous la période absolument anormale dans les relations entre nos deux grandes puissances, lorsqu’il n’y avait pas d’échanges, sauf sur des questions techniques et humanitaires spécifiques. Les présidents ont convenu qu’il était nécessaire de reprendre le dialogue sur toutes les questions qui, d’une manière ou d’une autre, pouvaient être réglées avec la participation de la Russie et des États-Unis».