Hezbollah : une posture de survie face aux pressions et violations israéliennes

Affaibli par la guerre de 2024, le Hezbollah adopte une neutralité prudente face aux violations israéliennes et aux pressions américaines pour son désarmement. Il conditionne toute discussion sur ses armes au retrait israélien du Liban-Sud. Cette stratégie de survie vise à préserver son influence dans un contexte régional instable.
Le Hezbollah, affaibli par la guerre de 2024 contre Israël, adopte une stratégie de survie prudente face aux pressions internationales et aux violations israéliennes, comme l’illustre un discours du 30 juin 2025 rapporté par L’Orient-Le Jour.
Lors de l’affrontement de 12 jours entre Israël et l’Iran, le parti chiite a opté pour une neutralité contrainte, dictée par sa perte de capacités militaires et la nécessité de préserver son influence au Liban. Israël estime que l'arsenal du Hezbollah a été détruit à 80 % pendant le conflit au Liban. La chute du gouvernement Assad, son allié syrien, et la mort de leaders clés, dont Hassan Nasrallah, ont également considérablement affaibli le mouvement.
Le Hezbollah pris en étau
Confronté à des frappes israéliennes quasi-quotidiennes dans le Sud et la Bekaa, le Hezbollah évite l’escalade, conscient de son incapacité à riposter efficacement. Naïm Qassem, secrétaire général, a dénoncé l’« injustice mondiale » des attaques israéliennes, affirmant un soutien à l’Iran, mais sans engager d’action militaire directe, une position confirmée par un responsable à Reuters : « Le Hezbollah ne lancera pas sa propre attaque. »
Parallèlement, la proposition américaine de Thomas Barrack, exigeant le désarmement du Hezbollah dans un délai de deux semaines, accentue la pression. Le député Ali Ammar a rétorqué que le parti ne rendra pas ses armes tant qu’Israël occupe cinq points frontaliers au Liban-Sud et poursuit ses attaques, qualifiant le plan de « point de vue israélien ».
Cette condition – pas de désarmement sans retrait israélien – reflète une stratégie défensive, ancrée dans l’Accord de Taëf, qui légitime la « résistance » face à l’occupation. Le plan américain propose un échange progressif : un retrait israélien par étapes contre un désarmement et un déploiement accru de l’armée libanaise au sud du Litani.
Mais le Hezbollah, tout en se disant ouvert au dialogue avec le président Joseph Aoun, insiste sur la souveraineté libanaise, rejetant une « reddition ». Ce positionnement est délicat. Les Forces libanaises et le CPL, ex-allié du Hezbollah, appellent à un désarmement rapide, tandis que les Kataëb dénoncent l’idée que le parti impose ses conditions à l’État. Les 57 millions de dollars distribués à 170 000 familles pour compenser les destructions de 2024 montrent l’ampleur des pertes subies.
Les violations israéliennes, estimées à plusieurs centaines depuis le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, compliquent la situation, tout comme les survols de drones et les frappes ciblées. Le Hezbollah, jadis hégémonique, se recentre sur une résistance symbolique et politique, évitant un conflit qui risquerait de l’anéantir.