Américains et Israéliens utiliseraient-ils les organisations internationales pour espionner ?

Américains et Israéliens utiliseraient-ils les organisations internationales pour espionner ?
[image d'illustration générée par l'intelligence artificielle]
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Le Parlement iranien vient de décider de cesser sa coopération avec l’AIEA. L’Iran met ainsi fin aux inspections de ses sites nucléaires par cet organisme qui cherche à déterminer si ses activités sont exclusivement de nature civile et si le pays respecte bien ses obligations liées au Traité de non-prolifération (TNP). Analyse de Jacques Frantz.

Plusieurs problèmes se posent : tout d’abord, si – comme l’affirme l’AIEA – l’Iran respecte bien ses engagements à ne pas enrichir d’uranium à des fins militaires, les pays signataires de l’Accord nucléaire iranien n’ont pas tenu leurs engagements à lever les sanctions contre l’Iran. Ensuite, force est de constater que le respect par l’Iran de ses engagements ne lui ont pas épargné d’être frappé par Israël et par les États-Unis. Or, même si les informations les plus contradictoires circulent sur les dommages réels infligés aux sites nucléaires iraniens, il ne fait guerre de doute qu’Israël et les États-Unis qui, rappelons-le, intervenaient contre un pays souverain sans aucun mandat international, ont atteint au moins partiellement leurs objectifs.

Dès lors, la question qui se pose est celle des renseignements dont disposaient les agresseurs. Or nombreux sont ceux qui pensent que l’AIEA aurait pu mettre à profit les inspections pour transmettre des informations permettant de localiser avec assez de précision les sites à bombarder. Ainsi, des personnalités de premier plan comme le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov y font allusion de manière à peine voilée. Ce dernier parle de véritable « privatisation des secrétariats des organisations internationales par les États-Unis et leurs alliés ». Déjà au début des années 2000, de sérieux soupçons pesaient sur les États-Unis qui auraient profité des inspections de l’ONU concernant les armes imaginaires de destruction massive pour cartographier avec précision les différents bunkers où pouvait se réfugier le président Saddam Hussein.

Tout ça pose de graves questions sur l’impartialité des organisations internationales. Or, si l’impartialité des organisations est entamée, c’est leur utilité même qui est en jeu.

L'AIEA, l'OMS et l'Unesco soupçonnées de partialité

Ne risque-t-on pas dès lors de voir toute l’architecture des organisations internationales s’écrouler comme un château de cartes ? En effet, l’AIEA est loin d’être la seule organisation soupçonnée de partialité. Toutes les organisations sont touchées à des degrés divers. De l’OMS à l’Unesco, beaucoup se plaignent de ce que des entités – étatiques ou non – pèsent de manière indue sur les décisions prises.

Dans cette situation, tout le monde sort perdant. Les États membres qui sont floués et mal servis par des fonctionnaires internationaux véreux, et, dans le cas qui nous occupe, les États à qui l’Iran fait peur. Car au bout du compte, Tel Aviv et Washington viennent d’offrir à l’Iran sur un plateau l’excuse rêvée pour faire ce que bon lui semble sans le moindre contrôle extérieur. Joli travail !

Mais il y a plus préoccupant encore : c’est le discrédit jeté sur la Société des nations (SDN) qui a abouti à la Seconde Guerre mondiale. Nous l’avons vu, le discrédit jeté sur une organisation pourrait bien se répandre comme une traînée de poudre sur l’ensemble des éléments qui constituent l’architecture internationale. En clair, sur les institutions spécialisées de l’ONU et sur l’ONU elle-même. À cela, vient s’ajouter une forte pression pour le réarmement des pays européens, en particulier de l’Allemagne. Or, une Société des nations en déroute et une Allemagne qui se réarme ne risquent-elles pas de raviver de vieux souvenirs ?

Pour éviter cette perspective funeste, une restauration de l’équilibre des souverainetés est non seulement nécessaire, mais encore urgente. La doctrine de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est qu’on ne peut assurer sa sécurité aux dépens de celle des autres. Et s’il en allait de même pour la souveraineté ? Les néoconservateurs américains ne conçoivent l’exercice de leur propre souveraineté qu’aux dépens de celle des autres, pas seulement de leur voisins (ce qui serait déjà inacceptable) mais du monde entier. C’est probablement ce à quoi l’Iran veut mettre un coup d’arrêt. Espérons que cela se fera sans trop de dégâts.

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