Antonio Guterres appelle à limiter l'utilisation du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies

Antonio Guterres appelle à limiter l'utilisation du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies Source: Gettyimages.ru
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’adresse à la presse sur la situation au Moyen-Orient et à Gaza, au siège de l’ONU à New York, le 27 juin 2025.
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Le secrétaire général de l’ONU a jugé utile de limiter le droit de veto au sein du Conseil de sécurité dans des situations extrêmes, comme en cas de risque de génocide. Il estime que cette instance n’a plus la légitimité nécessaire pour représenter le monde d’aujourd’hui, dénonçant un manque d’efficacité et appelant à élargir sa composition.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a ravivé le débat sur la réforme du Conseil de sécurité. Dans une interview accordée à la chaîne espagnole TVE, le 30 juin 2025, il a estimé que « l’ONU est un groupe très large » et que « la taille du Conseil de sécurité est un problème fondamental ». Il a ajouté que cette instance « n’a aucune légitimité pour représenter le monde d’aujourd’hui ».

Guterres a plaidé pour un élargissement du Conseil, affirmant qu’il fallait « augmenter le nombre de membres permanents et non permanents ». Selon lui, « la limitation du droit de veto serait utile dans certaines circonstances absolument inacceptables, comme en cas de risque de génocide ». Il a cependant reconnu que « de telles réformes sont difficiles à mettre en œuvre » et que le Conseil de sécurité souffre « d’un problème d’efficacité ».

Un droit de veto de plus en plus contesté

Le Conseil de sécurité de l’ONU comprend 15 membres, dont 5 permanents – Russie, Chine, États-Unis, Royaume-Uni, France – qui disposent du droit de veto. Les 10 membres non permanents, élus pour deux ans, n’ont pas ce pouvoir. Ce déséquilibre est dénoncé par l’Assemblée générale de l’ONU, qui a critiqué « l'utilisation abusive » du veto, en particulier par les États-Unis dans le contexte du conflit à Gaza.

Ce droit de veto a empêché à plusieurs reprises l’adoption de résolutions soutenues par une large majorité des États membres. La situation à Gaza est un exemple récent : malgré un vote quasi unanime de l’Assemblée générale en faveur de la fin des hostilités et de l’acheminement de l’aide humanitaire, une seule opposition au Conseil, en l’occurrence celle des États-Unis, a suffi à bloquer toute action.

Réactions russes et appel du Sud global

Les déclarations d'Antonio Guterres n’ont pas manqué de faire réagir. Le 24 juin, lors du forum « Lectures de Primakov », le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a exprimé son mécontentement face à la posture du secrétaire général. Sergueï Lavrov a déclaré : « Un regret est provoqué par la position du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui abuse de ses prérogatives ».

Lavrov a rappelé que « le Conseil de sécurité de l’ONU doit être élargi non pas au profit des pays occidentaux, mais au profit des États d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ». Selon lui, l’idée de supprimer le droit de veto est « irréaliste », car « sinon, l’organisation deviendrait inutile ».

Cette remise en cause du Conseil de sécurité est également portée par de nombreux pays du Sud global. Plusieurs États, notamment en Afrique, réclament une réforme structurelle de l’ONU pour une représentation plus juste. Ces pays insistent sur la nécessité d’augmenter le nombre de membres du Conseil et de limiter l’usage du veto, surtout dans les situations extrêmes, telles que les conflits humanitaires graves.

La proposition d’Antonio Guterres, bien qu’elle semble s’inscrire dans une logique de réforme, suscite des critiques quant à sa partialité et à sa légitimité, alors que les institutions onusiennes sont de plus en plus perçues comme instrumentalisées par les puissances occidentales.

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