«La violence est préparée» : dans le Tarn, des heurts éclatent entre anti-A69 et forces de l’ordre

Des violences ont éclaté ce 5 juillet dans le Tarn entre opposants à l’autoroute A69 et forces de l’ordre. La mobilisation contre la construction de cet axe routier devant relier Castres à Toulouse avait été interdite par la préfecture. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a accusé les manifestants de «sédition» et d’«ultraviolence».
Des heurts entre anti-A69 et forces de l’ordre ont émaillé, ce 5 juillet en fin d’après-midi, le rassemblement contre le chantier de cette autoroute qui doit relier Castres à Toulouse, échangeant jets de pierres et de grenades lacrymogènes.
Installés dans le parc du château de Scopont, dont le propriétaire leur a ouvert les portes, les participants à la « turboteuf » seraient environ 1 000 selon la préfecture du Tarn. Un millier d’opposants à l’A69 encadrés par à un dispositif de sécurité de près de 1 500 policiers et gendarmes.
Dans la matinée, le préfet du Tarn Laurent Buchaillat avait souligné auprès des journalistes la « présence significative d’individus soit masqués, soit cagoulés » ou ayant été « identifiés par le passé » lors de manifestations « soit sur le secteur soit sur le territoire national ».
La préfecture du Tarn a par ailleurs annoncé, photos à l’appui, la saisie par les forces de l’ordre de 55 « dispositifs hostiles » qui auraient pu «constituer des armes par destination». Sur ces photos, on peut apercevoir des boules de pétanque ainsi que des haches, une pioche ou encore un pied de biche.
« Quand, au nom de l'écologie, on mobilise des dizaines de militants d'ultra-gauche encagoulés et dangereux, dont une cinquantaine de fichés S, qui ne veulent que détruire ou casser du flic, alors c'est qu'on a basculé dans la sédition et l'ultra-violence », a fustigé sur X le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau.
« Nous irons jusqu’au bout », assure Tabarot
« Les Français doivent savoir que l'État ne fait pas face à des militants de la cause écologique, mais à des groupes de barbares sans limite qui veulent créer le chaos et s'en prendre aux forces de l'ordre, malgré les décisions de justice qui ont permis la construction de l'A69 », a encore affirmé le locataire de la place Beauvau.
« Ma position est claire : nous irons jusqu’au bout du projet dans le respect de l’État de droit », avait déclaré, également sur X, le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, qui a estimé que « la violence est préparée ». « L’État ne pliera pas devant des professionnels de la contestation qui ne respectent pas la loi », avait-il enchéri.
Des déclarations ministérielles qui contrastent avec celles des soutiens au mouvement contestataire. « L’intention […] est de se retrouver de manière festive, conviviale et déterminée », avait notamment affirmé auprès de BFMTV Jean Olivier, président des Amis de la Terre.
La manifestation, qui n’a pas été déclarée par ses organisateurs, a fait l’objet d’arrêtés d’interdiction des préfectures du Tarn et de Haute-Garonne. Ces dernières ont invoqué les « troubles à l’ordre public répétés » lors des « trois » précédentes mobilisations qui avaient « donné lieu à des violences graves et répétées, tant contre les personnes que contre les biens ».