Bayrou reprend la formule de Mélenchon : «Nous sommes des spécialistes dans l’organisation du bordel»

Bayrou reprend la formule de Mélenchon : «Nous sommes des spécialistes dans l’organisation du bordel»
Le Premier ministre François Bayrou. Capture d'écran. Crédit : Gouvernement français.
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François Bayrou a dénoncé un monde instable et une France fragilisée par une dette massive. Il a alerté sur un surendettement chronique qui freine le progrès national et plaidé pour un effort collectif et équitable. Pointant le paradoxe d’un pays à la fois performant et en retard, il a annoncé un vote de confiance au Parlement.

Lors d’une conférence de presse consacrée au budget 2026, le Premier ministre François Bayrou a ouvert son propos par un constat ironique : d’un côté la Russie qui a « attaqué l’Ukraine » et brisé toutes les règles, de l’autre le président américain Donald Trump qui, par ses tarifs douaniers, a lui aussi piétiné l’ordre établi. L’Europe, quant à elle, « trop souvent divisée », n’a pas trouvé d’unité, chacun cherchant ses propres avantages. Résultat : la France apparaît dans son discours comme une victime contrainte de supporter le coût d’un désordre mondial dont les responsables seraient toujours ailleurs.

« Nous sommes au bord du surendettement »

Le cœur du discours de Bayrou a porté sur la dette publique. « Notre pays est en danger car nous sommes au bord du surendettement », a-t-il averti, en soulignant qu’il ne s’agit pas d’un problème de demain mais d’une urgence d’aujourd’hui.

Selon lui, depuis vingt ans, la dette s’alourdit d’environ 12 millions d’euros par heure. Il a souligné que cette dépendance est désormais chronique, l’argent servant trop souvent à financer les dépenses courantes plutôt que l’investissement. D’après le Premier ministre, la conséquence est lourde : « 20 % du progrès de la France » est capté chaque année par les intérêts de la dette. Il a qualifié cette situation de « menace ». « Il n’y a aucun moyen de s’en sortir si l’on ne prend pas conscience de la gravité de ce risque », a-t-il fait savoir.

François Bayrou a ainsi insisté sur la responsabilité collective, en nuançant que « la dette, c’est chacun d’entre nous ». Il a appelé les Français à prendre conscience de la gravité de la situation. Selon lui, le débat ne devait pas se réduire à une liste de mesures séparées, mais être jugé dans son ensemble, avec urgence et cohérence, avertissant que les plus favorisés devraient « prendre leur juste part de l’effort national ».

« Paradoxe » économique français

Au-delà des chiffres, Bayrou a décrit un « paradoxe » français. Pour lui, le pays est performant dans les domaines de pointe – sciences, mathématiques, luxe, automobile, agriculture – mais en retrait sur les biens de consommation courante, ce qui affaiblit son commerce extérieur.

Concernant l’emploi, il a rappelé que 19 % des jeunes sont au chômage, un chiffre en hausse, alors que les entreprises disent manquer de candidats.

Le Premier ministre a également repris la formule du chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, selon laquelle « nous [Français] sommes des spécialistes dans l’organisation du bordel ». Il a encore une fois appelé à un sursaut collectif, basé sur un effort justement partagé.

Vers un vote de confiance au Parlement

Interrogé sur ses mesures, comme la suppression de deux jours fériés, François Bayrou a affirmé qu’il fallait « accepter de voir la situation ». Il a précisé que les solutions pouvaient être discutées ou amendées, mais que la gravité de la crise imposait d’agir sans délai : sans accord, « l’action serait impossible ».

Il a annoncé qu’il demanderait un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre. Cette décision, arrêtée avec Emmanuel Macron, l’exposerait à une motion de censure. Le Premier ministre a expliqué qu’il engagerait ce jour-là la responsabilité du gouvernement, présenterait une déclaration de politique générale et placerait chacun devant ses responsabilités.

Bayrou a reconnu que c’était un risque, mais il a noté que le vrai danger serait l’inaction, car choisir de ne rien faire équivaudrait à une condamnation. Il a souligné que tout le monde devrait contribuer à l’effort et que la survie collective dépendrait du vote de chacun. À ceux qui l’interrogeaient sur le soutien éventuel du Rassemblement national, il a répondu qu’il refusait de faire des différences entre parlementaires et s’est dit persuadé que chacun prendrait le temps de réfléchir.

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