Budget 2026 : le spectre de la hausse d’impôts gagne du terrain, Laurent Wauquiez tape du poing sur la table

À l’approche du budget 2026, la pression monte pour combler un déficit de 40 milliards d’euros. Malgré les promesses de ne pas alourdir la fiscalité, des hausses ciblées sur les plus aisés et des niches fiscales sont envisagées, suscitant l’opposition de la droite.
À quelques jours de la présentation des grandes lignes du budget 2026, prévue mi-juillet, la perspective de hausses d’impôts s’impose peu à peu. Face à un effort budgétaire de 40 milliards d’euros, la promesse gouvernementale de ne pas augmenter la fiscalité vacille. François Bayrou doit composer avec un déficit et des oppositions et alliés qui n’entendent pas accepter de hausses d’impôts.
Le gouvernement cherche des recettes fiscales
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale et membre de Renaissance, a ouvert la brèche en déclarant dans Les Échos qu’exclure toute hausse d’impôts serait irréaliste.
Des efforts importants, équitables et partagés, sans renoncer à lancer des réformes structurelles et sans obérer la croissance : l’heure est à la préparation du budget, pas de la censure sur le budget.
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) July 2, 2025
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Parmi ses propositions : supprimer l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite, augmenter la CSG pour les hauts revenus ou taxer les héritages supérieurs à 13 millions d’euros. À Bercy, l’idée d’un impôt plancher sur les grandes fortunes, visant à contrer l’optimisation fiscale, est en préparation pour le budget 2026. Ce dispositif, rappelant l’ancien impôt sur la fortune, pourrait servir de monnaie d’échange pour obtenir le soutien du Parti socialiste et éviter une censure.
Les hausses d’impôts ciblées sur les plus aisés apparaissent comme une solution moins impopulaire que des coupes budgétaires massives, dans un contexte politique tendu. Le précédent de Michel Barnier, qui avait intégré 23,5 milliards d’euros de hausses fiscales dans le budget 2025, illustre cette stratégie. Cependant, le gouvernement Bayrou insiste sur le caractère temporaire de certaines mesures, comme la contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises, censée disparaître en 2026. Prolonger cette taxe rapporterait 8 milliards d’euros, selon un expert budgétaire. D’autres pistes, plus discrètes, sont explorées, comme la suppression de niches fiscales jugées inefficaces ou une « année blanche » fiscale, c’est-à-dire une désindexation du barème de l’impôt sur le revenu de l’inflation. Cette mesure, qui augmenterait la pression fiscale pour les contribuables aux revenus croissants, rapporterait environ 6 milliards d’euros, mais contredit la promesse de protéger les classes moyennes.
Face à ces perspectives, la droite, menée par Laurent Wauquiez, s’oppose fermement à toute hausse d’impôts. Le chef de fil de LR à l’Assemblée a fait savoir son opposition à toute forme de hausse d’impôt.
Non Yaël, ça suffit les augmentations d’impôts, c’est toujours la même solution de facilité. Maintenant, il faut économiser sur la dépense publique et c’est tout. Le pacte budgétaire des Républicains, c’est 100% d’économies, 0% d’impôts. https://t.co/JPIpTZKfSt
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) July 2, 2025
Les Républicains prônent un « pacte budgétaire » basé uniquement sur des économies, inspirées par le modèle italien de Giorgia Meloni, et proposent des réformes comme limiter le RSA à deux ans ou instaurer un troisième jour de carence dans la fonction publique.
Laurent Wauquiez qualifie l’année blanche fiscale d’« année rouge fiscale », menaçant de ne pas voter le budget si des hausses sont incluses. Dans ce climat d’incertitude, le gouvernement Bayrou qui sort d’une huitième motion de censure joue un numéro d’équilibriste. Il devra composer avec les exigences du Rassemblement national et concilier impératifs financiers et stabilité politique.