Barbecues interdits : pourquoi les mairies serrent la vis cet été ?

En été 2025, les barbecues sont interdits dans de nombreuses villes et forêts françaises pour prévenir les incendies, limiter les nuisances et protéger l’environnement. Ces restrictions, renforcées par des arrêtés municipaux et préfectoraux, s’accompagnent d’amendes et bouleversent les traditions estivales.
Avec l’arrivée de l’été 2025, les barbecues, symboles de convivialité, se retrouvent dans le viseur des autorités françaises. Dans de nombreuses villes et zones forestières, des interdictions strictes, souvent sous forme d’arrêtés municipaux ou préfectoraux, en limitent leur usage.
Ces mesures, bien que frustrantes pour les amateurs de grillades, répondent à des impératifs de sécurité, de salubrité et de protection environnementale, exacerbés par les conditions climatiques extrêmes de ces dernières années.
La raison principale de ces restrictions est la prévention des incendies. Le Code forestier (article L.131-1) interdit tout feu, y compris les barbecues, à moins de 200 mètres d’un bois ou d’une forêt entre mai et octobre, période de risque accru dans les régions sèches comme le Sud de la France.
Des incendies à répétition aux interdictions en série
Les incendies dévastateurs de 2022, en Gironde et dans le Var, ont marqué les esprits, incitant les autorités à renforcer leur vigilance. « Un charbon mal éteint, une rafale de vent et un sol asséché suffisent pour provoquer un feu incontrôlable », explique un officier de la sécurité civile des Bouches-du-Rhône.
En 2023, des départements comme l’Hérault et la Haute-Corse ont interdit les barbecues en forêt face à des vents forts et une sécheresse record. En 2025, cinquante-deux départements interdisent les barbecues au charbon dès le 14 juillet, une mesure qui surprend beaucoup, comme Marc, 47 ans, qui déplore : « Le barbecue, c’est sacré chez nous. »
En milieu urbain, les motivations diffèrent légèrement. Les fumées épaisses et les odeurs persistantes des barbecues, notamment au charbon, sont considérées comme des nuisances pour le voisinage. À Paris, Lyon ou Strasbourg, les barbecues sont prohibés dans les espaces publics comme les parcs ou les quais, sous peine d’amendes allant de 38 à 135 euros.
Sanctions lourdes et solutions collectives
Les règlements de copropriété peuvent également restreindre leur usage sur les balcons, favorisant les modèles électriques moins risqués. Dans le Val-de-Marne, les parcs départementaux comme la Plage bleue ont banni les barbecues pour préserver la biodiversité et limiter les déchets, qui atteignent jusqu'à 100 tonnes par an dans certains sites comme la vallée de l’Orge.
Ces interdictions s’accompagnent de sanctions sévères. Une infraction peut entraîner une contravention de quatrième classe (135 euros), mais provoquer un incendie par négligence expose à des peines bien plus lourdes : jusqu’à deux ans de prison et 150 000 euros d’amende. En cas de dommages graves, la responsabilité civile et pénale du fautif peut être engagée.
Pour répondre à ces contraintes, certaines communes, comme Saint-Quentin-en-Yvelines, aménagent des aires de barbecue collectives, conciliant plaisir estival et sécurité.