Un spectacle historique critiqué par la gauche à Moulins

À Moulins, le spectacle historique Murmures de la cité est accusé par la gauche de promouvoir une vision «d’extrême droite» en raison de ses financements et des convictions de son président. Malgré les pressions pour l’annuler, les organisateurs, soutenus par la mairie, défendent un projet apolitique célébrant l’histoire de France.
À Moulins, dans l’Allier, un spectacle historique intitulé Murmures de la cité, prévu du 11 au 13 juillet 2025, suscite une vive controverse. Inspiré de la célèbre Cinéscénie du Puy du Fou, cet événement ambitionne de retracer 2 000 ans d’histoire de France à travers une fresque immersive mobilisant 350 figurants bénévoles et attirant plus d’un millier de spectateurs.
Porté par l’association éponyme présidée par Guillaume Senet, le projet bénéficie du soutien financier de la ville de Moulins, de Moulins communauté, du département de l’Allier et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pourtant, à quelques semaines de sa première représentation, Murmures de la cité fait l’objet d’une campagne d’attaques virulentes orchestrée par des élus et militants de gauche, qui accusent le spectacle de véhiculer une vision « d’extrême droite » de l’histoire.
Une histoire française qui fait débat
L’origine de la polémique réside notamment dans le financement partiel du spectacle par le Fonds du Bien Commun, créé par le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin, et dans les engagements personnels de Guillaume Senet, également président de l’association Sophia Polis, qui prône des valeurs catholiques traditionalistes.
Ces liens ont conduit des figures comme le député communiste Yannick Monnet et le « Collectif laïque et républicain », créé pour l’occasion, à dénoncer une supposée réécriture de l’histoire sous un prisme identitaire et antirépublicain. Les opposants ont multiplié les actions : pressions sur les commerçants pour retirer les affiches du spectacle, appels à supprimer les subventions publiques, et même, selon les organisateurs, des agressions verbales contre des figurants sur les marchés locaux.
Cette offensive a poussé l’association à engager une société de sécurité privée pour protéger le site et les spectateurs. Face à ces accusations, Guillaume Senet réfute catégoriquement tout agenda politique, insistant sur le caractère apolitique et aconfessionnel de l’association Murmures de la cité. Il défend un projet culturel visant à célébrer l’histoire de France de manière populaire et fédératrice, loin des polémiques idéologiques.
La mairie de Moulins, après avoir brièvement retiré la publicité du spectacle de l’office de tourisme, a réaffirmé son soutien lors d’un conseil municipal, tout comme le Conseil départemental. Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de batailles culturelles autour de la mémoire nationale. Pour les détracteurs du spectacle, la célébration d’une histoire de France glorifiée reflète une tentative de l’extrême droite de reconquérir le récit national.