Panafricanisme : à Dakar, l’assemblée citoyenne d’Afrique de l’Ouest débat des acquis et défis du continent

Un panel centré sur les victoires et les défis du panafricanisme s’est réuni à Dakar, sur fond de menace sécuritaire qui sévit notamment au Sahel. À travers une rétrospective du parcours historique du continent et une lecture lucide du présent, les participants soulignent le devoir de mémoire et la nécessité de s’unir pour se développer.
L’assemblée citoyenne des peuples d’Afrique de l’Ouest a organisé une table ronde à Dakar sous le slogan « Les États-Unis d’Afrique, un devoir de génération ». Les organisateurs ont déclaré au micro de RT en français que cette initiative était envisagée comme une étape préparatoire de la réunion prévue en octobre prochain dans la capitale sénégalaise. La rencontre a abordé plusieurs chapitres de l’histoire africaine : esclavage, indépendance et balkanisation. Pour les organisateurs de l’événement, il s’agit d’esquisser le parcours d’une Afrique conquérante qui tire les leçons du passé colonial pour les transmettre à la jeune génération à Dakar. L’objectif d’une telle démarche n’est pas de se victimiser, mais de rappeler les acquis du panafricanisme.
L’unité, condition du développement
Pour l’universitaire Bouba Diop, l’Afrique est insérée dans « un monde capitaliste » et destructif. Selon lui, les forces s’organisent dans le monde pour faire perdurer cette situation, d’où la nécessité pour les Africains de s’organiser eux-mêmes. Entre le passé, le présent et l'avenir du continent, il a évoqué la traite négrière, le colonialisme et le néocolonialisme contemporain, ainsi que les défis sécuritaires, économiques et monétaires. Il a par ailleurs pointé les représentations actuelles de l’Afrique qui ne lui rendent pas justice. Pour renverser cette tendance, selon lui, seule une Afrique unie peut construire son propre développement.
Contre l’oubli et la perte d’identité
« La place de l’Afrique dans le monde, c’est nous [les Africains] qui devons la définir, pas les autres », a déclaré à RT l’universitaire Penda Mbow, qui a fustigé la « faiblesse incroyable » de la diplomatie africaine, laquelle ne défend pas assez ni les intérêts de l’Afrique ni ceux des Africains dans le monde. Elle a appelé à ne pas créer les conditions de la rupture avec la diaspora africaine, qui pourrait devenir un acteur majeur des actions panafricaines et contribuer au combat contre l’oubli et la perte d’identité.
Le combat pour faire reconnaître l’histoire africaine
Revenant sur la condition de l’homme noir et la reconnaissance de l’histoire africaine, tant historiquement que politiquement, Mahamadou Diouara, président de l’Union des jeunes pour la paix et la nation africaine, a rappelé auprès de RT que ces acquis, qui paraissent naturels de nos jours, ne le sont qu’au prix des vies, des emprisonnements, des exils et des tortures de milliers d’Africains, indiquant qu’« aujourd’hui ce combat se poursuit avec un degré supplémentaire ».