Poutine et Ahmed al-Chareh évoquent les relations bilatérales au Kremlin

Le président syrien de transition Ahmed al-Chareh a été reçu à Moscou par Vladimir Poutine pour des entretiens consacrés à l’avenir des relations bilatérales. Première rencontre au sommet depuis la transition politique en Syrie, cet échange confirme la place essentielle de la Russie dans la stabilisation et la reconstruction du pays.

Pour la première fois depuis le changement de pouvoir à Damas, fin 2024, le président syrien de transition Ahmed al-Chareh s’est rendu, ce 15 octobre, à Moscou pour une visite de travail, marquant un tournant dans les relations syro-russes. L’entretien, qui s’est déroulé au Kremlin, a été qualifié de « très important » par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Les discussions avec le président russe ont porté sur les relations politiques, économiques et humanitaires, ainsi que sur la situation au Moyen-Orient. Cette visite constitue le premier contact direct au plus haut niveau entre Moscou et Damas depuis la transition politique en Syrie. Aucune conférence de presse n’a été organisée à l’issue de la rencontre, le format de la visite étant avant tout de nature bilatérale.

Des liens historiques et une coopération renouvelée

Lors de la rencontre, Vladimir Poutine a rappelé que la Russie et la Syrie entretiennent des relations diplomatiques depuis plus de 80 ans : « Entre nos pays se sont nouées des relations particulières. Elles ont été établies en 1944, à une époque difficile pour l’Union soviétique. Depuis, elles ont toujours été exclusivement amicales. »

Le président russe a souligné que Moscou a toujours agi « dans l’intérêt du peuple syrien », sans chercher de bénéfice politique ou géostratégique. Selon lui, « des centaines, voire des milliers de personnes unissent les deux peuples par des liens d’amitié ou familiaux ».

De son côté, Ahmed al-Chareh a salué l’engagement constant de la Russie : « Nous nous appuyons sur de nombreux acquis obtenus grâce au soutien russe », a-t-il affirmé, ajoutant que son pays respecte « tous les accords précédemment signés entre Moscou et Damas ». Il a insisté sur l’importance de « relancer l’ensemble des relations » avec Moscou et a assuré que la Russie « jouera un rôle sérieux dans le développement de la nouvelle Syrie ».

Éducation, stabilité politique et projets communs

Le président Poutine a aussi mis en avant la coopération dans le domaine de l’éducation, précisant que « plus de 4 000 étudiants syriens poursuivent actuellement leurs études dans les établissements d’enseignement supérieur russes ». Il a déclaré : « Je compte beaucoup sur leur contribution future au développement et au renforcement de la souveraineté syrienne. »

Le chef de l’État a confirmé que la Russie est prête à développer de nombreux projets communs avec la Syrie : « De nombreuses initiatives utiles ont été discutées avec votre délégation, et nous sommes prêts à tout faire pour les mettre en œuvre. »

Vladimir Poutine a salué la tenue des élections parlementaires début octobre en Syrie. Il a qualifié leur organisation de « grand succès » et de « pas vers la consolidation de la société syrienne ». Selon lui, ce processus politique permettra de renforcer les interactions entre les différentes forces politiques du pays.