Le prix Nobel de la paix a perdu toute crédibilité. Pour Karine Bechet, cela n’a rien à voir avec le fait que Trump ne l’ait pas eu. Le Monde global assume «son» prix et il le décerne à ses champions. Et la Russie reste la vraie cible.
Finalement, Donald Trump n’aura pas eu le Prix Nobel de la paix, ce qui a porté un coup dur à son amour-propre. Et le président américain plaisante pas avec l’amour-propre. Surtout lui, qui estime avoir tant fait pour la « paix » globale.
Souvenons-nous.
Trump a « pacifié » l’Arménie. Pachinian a fait capituler l’Arménie, a cédé à toutes les revendications de l’Azerbaïdjan, notamment territoriales. Ce qui va permettre à la Turquie de restaurer son accès terrestre direct à la région. Et ouvrir la voie au projet de la « Grande Turquie ».
Trump a « pacifié » Gaza. Le Hamas a capitulé. Israël ne sera pas inquiété pour son génocide, gardera les territoires occupés, l’État palestinien n’existera pas, les déclarations guerrières s’enchaînant pour rappeler que si le Hamas ne dépose pas toutes les armes, il y sera aidé – sans pitié. Sans oublier les déclarations controversées sur l’arrivée de quelques centaines de soldats américains. Et cela ouvre également la voie au projet du « Grand Israël ».
Trump le pacificateur
Trump voulait aussi « pacifier » la Russie, pardon l’Ukraine. Mais malgré l’alternance du knout et de la carotte, Vladimir Poutine n’a pas cédé et n’a pas accepté la capitulation. Trump est régulièrement très déçu par son ami aux rênes d’un « tigre de papier », tout en étant plein d’espoir. Il veut tellement pacifier la Russie !
Trump fait tant d’efforts pour « pacifier » les territoires du Monde global, faire capituler les « mauvais » gouvernements, et laisser la voie libre aux globalistes. Et il n’a pas même été décoré pour ses bons et loyaux services. Quelle honte ! Quelle ingratitude !
Du coup, dans la pure tradition trumpienne des déclarations émotionnelles et infantiles, il s’est vexé et écrié devant les caméras : « Mais c’est Moi qui aurait dû avoir le prix Nobel de la paix, c’est Mon prix, c’est Moi qui le mérite, Moi, Moi, Moi. » Comme dans le conte russe de la Grenouille voyageuse et comme elle, après avoir chuté, il va finir par raconter ses « exploits » au coin du feu, devant un auditoire compatissant de plus en plus réduit.
Les excuses de la marionnette Machado
À sa place, une opposante vénézuélienne, María Corina Machado, que personne ne connaît, a été récompensée pour avoir accepté d’être soutenue et payée par les globalistes, afin de lutter contre le pouvoir légal et légitime du pays. Mais un pouvoir qui dérange ces mêmes globalistes. D’ailleurs, Trump va l’aider. D’autant plus, qu’elle a eu la bonne idée (l’instinct de survie est un élément essentiel de la « carrière politique » de ces marionnettes) de s’excuser devant Trump pour avoir eu le prix Nobel à sa place, alors que lui le méritait bien plus qu’elle.
Continuant dans le rôle du sale gosse mal élevé, le président américain a déclaré devant les caméras, que certes, il a apprécié le geste (son amour-propre ayant été flatté dans le sens du poil, il se sent tout revigoré)... Toutefois, à sa juste valeur : « C’est gentil, mais j’aurais dû lui dire : alors, t’aurais dû me le donner. »
Il est vrai, que cet échec, alors que même Obama l’a reçu, n’affecte pas les efforts de Trump pour continuer à « pacifier » le Monde global et faire rentrer les mauvais élèves, comme la Russie, dans le rang. Il doit remplir sa mission, la guerre contre la Russie est vitale pour ces élites globalistes.
Trump a ainsi déclaré aux journalistes « renforcer la pression » pour arriver à la « paix » sur le front ukrainien. Quand les journalistes se sont intéressés aux moyens mis en œuvre en vue de cette pression pacifiste, ils ont reçu cette réponse : « Oui, oui. Nous augmentons la pression. Nous accélérons ensemble. Nous accélérons tous ensemble ? » Avant de préciser qu'il faisait référence à l'OTAN et aux livraisons d'armes à l'Ukraine. Donc, la pression est bien exercée contre la Russie.
D’autant plus que, comme le révèle le Financial Times, depuis des mois les États-Unis « aident » l’Ukraine à frapper les sites énergétiques en Russie, et déterminent les cibles. Le but revendiqué est d’affaiblir la Russie et de la rendre plus docile pour les « négociations ». Les États-Unis sont bien partis à la guerre, c’est leur guerre, comme c’est bien la guerre de Trump.
Un prix Nobel totalement décrédibilisé
Finalement, la « paix », rien de tel. Surtout quand elle signifie la capitulation de l’ennemi.
Les élucubrations de Trump, ses poussées d’humeurs changeantes et fébriles, ne doivent certes pas être surestimées, mais pas non plus totalement négligées. La personnalité des dirigeants a une influence sur le cours politique, limitée, mais réelle.
De plus, n’oublions pas que Trump, tout fantoche soit-il, s’exprime en tant que président des États-Unis, non pas en tant que personne privée. Sa parole, quelle qu’elle soit, s’inscrit dans ce paradigme. Elle prend donc une dimension institutionnelle.
Certes, ce comportement discrédite la fonction présidentielle américaine, mais il permet surtout d’alléger le fond de ce qui est dit. Car si Trump est volontairement montré comme « voulant la paix », il soutient la guerre partout, où celle-ci est nécessaire au renforcement du Monde global. L’apparence de la légèreté, voire de la bêtise infantile est volontairement utilisée ici pour déstabiliser les destinataires de ces sorties décalées... uniquement dans la forme. Car comment se comporter face à cela ? Comment y répondre ? Sérieusement, c’est impossible. S’abaisser à ce niveau ? Cela conduirait à ridiculiser la fonction présidentielle et la personne du dirigeant de ce pays.
Il ne reste qu’à l'ignorer. Ce qui permet aux globalistes de maîtriser l’ordre du jour politico-médiatique. Surtout que les paroles délirantes de Trump sont relayées par des personnes plus sérieuses de son administration, comme Rubio ou Witkoff.
Il est indéniable que le prix Nobel de la paix est totalement décrédibilisé, mais cela n’a rien à voir avec le fait que Trump ne l’ait pas obtenu. Le processus est bien antérieur à lui. Le Monde global assume « son » prix et il le décerne à ses chevaux de course. Sans « pacifier » la Russie, il ne pourra pas le recevoir, car il n’aura pas rempli sa mission.
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