Coalition des droites : les électeurs RN et LR plébiscitent l’union

Un sondage Ifop pour Valeurs actuelles révèle que 52% des Français soutiennent une coalition gouvernementale entre LR, RN et Reconquête. Chez les sympathisants de ces partis, l’adhésion frôle l’unanimité, avec Jordan Bardella favori pour Matignon.

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Lundi 13 octobre, l’Ifop a publié un sondage commandé par le journal Valeurs actuelles. Ses résultats font l’effet d’une bombe dans le paysage politique français. Plus de la moitié des sondés (52 %) se disent favorables à une « coalition des droites » associant Les Républicains (LR), le Rassemblement national (RN) et Reconquête.

Ce plébiscite populaire, inédit, traduit une recomposition profonde où les tabous du « front républicain » s’effritent face à la crise sécuritaire et économique.

Un raz-de-marée chez les sympathisants

Les chiffres sont éloquents chez les électeurs concernés : 82 % des sympathisants LR, 88 % des marinistes et 100 % des zemmouristes appellent de leurs vœux un tel gouvernement. « C’est un alignement des planètes », analyse Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, soulignant la fin des complexes vis-à-vis du RN. Même 41 % des macronistes de Renaissance y souscrivent, signe d’un essoufflement du bloc central.
La base militante se révèle donc en décalage avec les états-majors plus prudents.

Au RN, Marine Le Pen s’est déjà rapprochée d’Éric Ciotti lors des législatives de 2024 mais une personnalité influente du parti, Jean-Philippe Tanguy, transfuge du parti de Nicolas Dupont-Aignan, rejette l’idée d’une alliance à droite. Il pourrait faire les frais d'un rapprochement entre les partis.

Jordan Bardella, président du parti, y semble plutôt favorable. 42 % des Français le voient à Matignon, devant Le Pen (36 %) et Retailleau (32 %). Chez les LR, il culmine à 59 %, surpassant Wauquiez (55 %).

Le 7 octobre, au micro de BFM TV, l’eurodéputé s’était dit favorable à une coalition, une démarche saluée par l’alliée Marion Maréchal qui appelle depuis longtemps à une union des droites.

Les divergences programmatiques s’estompent : réduction des dépenses publiques (44 % LR, 17 % RN), maîtrise de l’immigration (27 % LR, 48 % RN) et pouvoir d’achat dominent. Sur les retraites, l’accord est large : seuls 3 à 7 % veulent l’abandon de la réforme.

Côté LR, la question est sensible. L’ancienne porte parole du gouvernement Sophie Primas a ainsi affirmé il y a six jours ne pas avoir « que des désaccords avec les RN » avant de faire marche arrière et de finalement se déclarer « de tout temps, opposée à l’Union des droites ».

Quant à Julien Aubert, vice-président des LR, il n’a pas hésité à affirmer qu’il soutenait le candidat UDR-RN contre le candidat de la gauche au second tour de l’élection législative partielle dans le Tarn-et-Garonne.

Bruno Retailleau, président du parti, reste circonspect. Dans un contexte tendu avec six ministres renvoyés du parti pour leur participation au gouvernement, le sénateur cherche la meilleure formule pour ne pas hypothéquer ses chances pour 2027.