«Façonner l’avenir» : un rendez-vous international à Moscou pour penser le futur

À Moscou, le forum «Façonner l’avenir» réunit 7 000 participants venus du monde entier pour imaginer des scénarios positifs du futur. Sciences, innovations, art et coopération internationale s’y croisent, avec un accent fort sur le partenariat russo-africain et le rôle des jeunes générations.
Les 7 et 8 octobre 2025, le Centre national Russie à Moscou accueillera la deuxième édition du forum international « Façonner l’avenir ». Cet événement, organisé à l’initiative du président Vladimir Poutine dans le cadre de la Décennie de la science et de la technologie, réunira près de 7 000 participants venus des pays de l’OCS, des BRICS, de l’Asie-Pacifique et d’Europe. L’objectif affiché est ambitieux : non seulement anticiper, mais façonner activement un avenir fondé sur des scénarios positifs et inspirants, en conjuguant sciences, technologies, arts et coopération internationale.
Trois volets, une vision globale
Le programme du forum s’articule autour de trois axes principaux. Le premier, consacré à la société, abordera les mutations démographiques, l’urbanisation, la transformation du marché du travail et la place de la culture et de l’architecture sociale. Un laboratoire des médias futuristes y invitera chercheurs et créateurs à concevoir des images inspirantes du monde de demain. Le second volet mettra en lumière les technologies de pointe, des biotechnologies et nouveaux matériaux à l’intelligence artificielle et à la cybersécurité, en passant par l’exploration de l’espace numérique. Le troisième axe portera sur la coopération mondiale et les initiatives humanitaires, avec une attention particulière aux partenariats entre la Russie, l’Afrique et les pays du Sud.
Le programme proposera également des débats originaux, tels que la confrontation entre techno-optimistes et techno-pessimistes animée par le directeur général du Centre panrusse d’étude de l’opinion publique Valéry Fiodorov, ou encore des présentations de jeunes scientifiques venus exposer des projets concrets dans la médecine, l’urbanisme ou la réhabilitation. En outre, une discussion intitulée « Aujourd’hui le design, demain le futur » explorera la manière dont un environnement visuel bien conçu peut nourrir l’espoir et la confiance.
L’Afrique au centre des débats
L’un des moments phares du forum sera la table ronde « Point de vue du Sud : trajectoire de coopération créative », à laquelle participeront des représentants de Russie, d’Éthiopie, d’Indonésie, du Bénin ou encore d’Ouganda. Les discussions porteront sur le rôle des industries créatives et sur la préservation des cultures locales face aux plateformes globales.
Parmi les intervenants, Moctar Seck, responsable des technologies avancées et de la transformation numérique à la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique, mettra en avant les priorités stratégiques du continent : éradication de la pauvreté, modernisation agricole, diversification énergétique, éducation numérique, inclusion financière, entrepreneuriat et santé publique. « L’intégration des technologies avancées dans le secteur de la santé, telles que la télémédecine, les systèmes d’information hospitaliers et les applications mobiles de suivi sanitaire, permet d’élargir l’accès aux soins, d’améliorer la gestion des épidémies et de renforcer la prévention, en particulier dans les zones rurales ou isolées », souligne-t-il.
Moctar Seck évoquera également le rôle clé d’une gouvernance responsable des données et de la transparence pour garantir la confiance dans les institutions publiques. Selon lui, l’Afrique pourrait tirer parti de partenariats stratégiques avec la Russie dans plusieurs domaines : l’énergie, y compris le nucléaire civil et les renouvelables ; l’agriculture et les biotechnologies ; l’intelligence artificielle et la cybersécurité ; la numérisation des administrations ; la recherche et l’espace, avec des programmes conjoints de satellites et de formation spécialisée. « Ma participation au symposium " Façonner l’avenir " représente une opportunité unique d’échanger avec des acteurs engagés autour des enjeux majeurs du développement durable en Afrique », indique-t-il encore.
Mais au-delà des interventions et des débats, le forum entend surtout transformer ces visions en actions concrètes et placer Moscou au cœur d’un dialogue mondial sur l’avenir.