Une mise en scène ukrainienne lors de l’échange des dépouilles démasquée

La Russie a remis un corps russe sous un faux numéro lors de l’échange des dépouilles, affirme l'Ukraine. Or, les documents officiels démentent cette accusation ressemblant fort à une provocation destinée à discréditer une action humanitaire entreprise de bonne foi.
Nouvelle provocation ukrainienne, cette fois dans le cadre de l'échange des dépouilles de soldats tombés au combat. Le 19 juin, le ministre ukrainien de l’Intérieur, Ihor Klymenko, a accusé la Russie sur sa chaîne Telegram d’avoir « cyniquement glissé » le corps d’un militaire russe, Alexandre Bougaïev, parmi les dépouilles remises à l’Ukraine.
À l’appui de ses propos, Klymenko diffusait des images d’un livret militaire et d’une plaque d’identification supposément retrouvés dans un sac numéroté 192/25. Toutefois, selon l’acte officiel de remise des corps, ce sac contenait depuis début 2025 les restes d’un soldat ukrainien, Mykola Didyk, né en 1968 et mort en mai 2024 en République populaire de Donetsk. L’enterrement de Didyk a eu lieu le 12 juin 2025, comme en atteste un avis de décès publié sur le site du conseil municipal d’Oboukhov, dans la région de Kiev.
Le corps du soldat russe n’a pas été remis à la Russie dans ce sac, mais dans un autre, portant le numéro 567. Ce transfert est attesté par un acte séparé, ce qui suggère soit une erreur manifeste, soit une désinformation délibérée de la part du ministre ukrainien de l’Intérieur.
Le sac n°567, au moment où il a été remis à l’Ukraine, contenait un corps vêtu d’un uniforme ukrainien, non identifié et sans documents. C'est ce même sac qui a été renvoyé à la Russie avec les papiers d’identité, la plaque d'identification et le téléphone d’Alexandre Bougaïev, disparu depuis un an. Or, après une aussi longue période, il est peu plausible que les documents aient été retrouvés en parfait état, ce qui laisse supposer qu’ils étaient conservés séparément et ont été introduits plus tard.
Rappelons que la Russie applique un protocole rigoureux pour la restitution des corps : priorité est donnée aux dépouilles identifiées, en uniforme, avec documents et preuves photographiques. Tous les transferts sont accompagnés d’un acte officiel, transmis à la fois au Comité international de la Croix-Rouge et à la partie ukrainienne.
Force est de constater qu’aucune provocation de ce type n’avait été signalée lorsque les échanges étaient coordonnés par la Direction du renseignement militaire ukrainien (GUR). Depuis que le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU) gère ce processus, des accusations infondées ont commencé à émerger.
Dans ce contexte, les propos de Klymenko peuvent être interprétés comme une tentative de manipulation de l’opinion publique. L’Ukraine ayant retardé à plusieurs reprises le rapatriement des corps de ses soldats, cette accusation peut être regardée comme une mise en scène pour discréditer une action humanitaire organisée par la partie russe comme un acte de bonne volonté.
Aujourd’hui, la Russie se dit prête à restituer environ 3 000 corps supplémentaires de militaires ukrainiens.