Bouchon plastique solidaire : quand l’Union européenne essaie de vous mettre en bouteille

Bouchon plastique solidaire : quand l’Union européenne essaie de vous mettre en bouteille Source: Gettyimages.ru
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Depuis quelques années maintenant, l’UE a mis en avant ce qu’elle qualifie elle-même d’«innovation écologique révolutionnaire». Le nom de cette révolution : bouchon plastique solidaire. Mais cette initiative est-elle si bien intentionnée que l’UE veut nous le faire croire ? Jimmy Lisnard-Panetier a voulu en savoir plus.

Tout commence en 2019, avec une directive du Parlement européen relative à la réduction de l’incidence de certains produits en plastique sur l’environnement. Dans cette dernière, il est indiqué que les bouchons en plastique seraient à l’origine de 7 % de la pollution plastique sur les plages européennes. 7 % de quoi ? Une masse, un nombre ? Personne ne le sait vraiment, mais ce pourcentage a été repris à l’époque en chœur par tous les médias de grand chemin.

Pourtant, selon plusieurs experts, la majorité de la pollution plastique mondiale provient de l’Asie — on pensera bien sûr au « Grand Vortex de déchets » situé dans l’océan Pacifique Nord. Markus Prem, de l’université de Kempten, déclarait en 2024 que la quantité de bouchons jetés en Europe qui finissent dans les rivières, lacs ou océans est infime. Toujours selon ses propos, le bouchon plastique solidaire n’apporte pas grand-chose à la planète ni à l’Europe, sur l’aspect écologique du moins !

La guerre des bouchons

Alors que le brevet pour la fermeture à vis a été déposé il y a 135 ans cette année, et que ce dernier convenait très bien à tout le monde, les industries concernées par cette nouvelle directive se voient obligées d’investir des sommes extrêmement élevées.

Selon une étude réalisée par PwC pour l’Unesda en 2018, l’investissement des fabricants de boissons non alcoolisées se situerait entre 2,7 et 8,7 milliards d’euros pour développer le bouchon attaché : recherche et développement (R&D), dépôts des brevets, achat de nouveaux moules pour les fabriquer, transformation et qualification des lignes de bouchage chez les conditionneurs.

Bien entendu, tous les acteurs du secteur ne peuvent pas se permettre de tels investissements, ce qui les met hors compétition dès le départ, laissant la place aux « mastodontes » du marché. Certaines sociétés n’ont d’ailleurs pas attendu 2019 pour mettre en avant ce nouveau type de bouchon, à l’image de Cristaline, qui a introduit cette nouvelle gamme de fermeture dès 2016.

Mais outre les investissements matériels, ce sont bien la création et l’obtention d’un nouveau brevet qui sont en jeu. Car obtenir ce sésame a un double effet.

Premièrement, il permet de s’aligner sur la directive européenne, et deuxièmement, il donne l’exclusivité à une société d’exploiter son propre brevet, ce qui implique que si d’autres entreprises souhaitent utiliser ce dernier ou que leur propre produit non breveté se rapproche trop du leur, ils risquent de devoir payer un droit d’exploitation ou des amendes pour « contrefaçon ».

Le braquage du siècle

Dans cette nouvelle directive européenne, prônant soi-disant l’écologie, il y a quelque chose de très étrange. En effet, il n’y a pas que les contenants plastique qui peuvent avoir des bouchons dans cette matière, ou d’autres, qui peuvent être tout aussi nocives pour la planète s’ils finissent jetés dans la nature.

Prenons l’exemple des bouteilles en verre. Ces dernières ne sont pas concernées par cette nouvelle directive et pourtant il existe de nombreux modèles qui se ferment avec des bouchons plastique. Pourquoi, me direz-vous, si le réel problème est la matière du bouchon lui-même ? Tout simplement parce que le bouchon mécanique pour bouteille en verre n’est pas brevetable, et il n’y a donc pas d’argent à se faire sur cette gamme.

Hypocrisie verte

Et hélas, comme souvent, l’écologie est utilisée à mauvais escient par des politiques sans scrupules qui ne veulent qu’une chose : faire gagner de l’argent à certaines grosses entreprises, en prenant une part du gâteau au passage. Pourquoi ne pas investir dans de nouveaux systèmes de recyclage innovant par exemple ? Eh bien, cela ne fera pas gagner d’argent à ces grosses entreprises, évidemment !

Et dans le domaine de l’écologie politique, l’Union européenne est plutôt douée ! Entre éoliennes à tout va, fermeture de centrales nucléaires, politique anti-nucléaire hystérique — qui a de graves répercussions économiques depuis des années, accentuées encore plus par le conflit russo-ukrainien depuis 2022 — ou bien encore normes agricoles de plus en plus drastiques, la mafia bruxelloise, dirigée par Ursula von der Leyen, se fiche ouvertement du bien-être des Européens et encore plus de celui de notre planète. Seul compte l’argent !

L’accord tout récent sur le Mercosur montre, à lui seul, toute la malhonnêteté de cette institution. Alors que les agriculteurs européens sont soumis à des normes — toujours au nom de l’écologie et du bien-être des consommateurs — de plus en plus stupides et contre-productives, qui demandent encore une fois des investissements massifs, réalisables uniquement par les très grosses entreprises de ce secteur, cet accord autorise l’importation de produits agricoles venu de l’autre côté de l’Atlantique, qui se fichent royalement des normes européennes. En quoi est-ce écologique ? Comme dirait un certain influenceur : « la question elle est vite répondue. »

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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