Lavrov : il ne saurait être question de faire des concessions territoriales à l'Ukraine dans le cadre du processus de règlement
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Sergueï Lavrov a affirmé qu’aucune concession territoriale à l’Ukraine n’était possible, invoquant les atrocités commises par Kiev et la nécessité de protéger la population. Il a toutefois évoqué un début de dialogue avec Washington, tout en critiquant l’attitude européenne, jugée contre-productive pour un règlement réel.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a prévenu, lors d'une conférence de presse avec son homologue serbe Marko Djuric, que la Russie s'opposera à toute concession territoriale à l'Ukraine, afin de ne pas laisser la population sans protection compte tenu des crimes commis par le régime de Kiev.
«Vous voudriez que ces manières nazies... Or les forces ukrainiennes agissent de façon bien pire que les bourreaux d’Hitler. Regardez les atrocités qu’elles commettent dans ces territoires. Et vous voudriez dans le cadre des négociations de règlement que nous envisagions même l’éventualité de céder certains de ces territoires ? Comment faudrait-il les céder ? Avec leur population, avec les Russes ? Ou bien sans personne, mais avec uniquement les terres rares ?» a-t-il interrogé.
La Russie prête à écouter : vers une relance du dialogue avec la Maison-Blanche
Évoquant les avancées dans les pourparlers avec les États-Unis sur l’Ukraine, le chef de la diplomatie russe a nuancé au sujet d’une prise en considération des réalités territoriales par les autorités américaines : «Les représentants américains, qui discutent en grand nombre aujourd’hui de la manière d’aborder la crise ukrainienne, et on ne sait toujours pas qui parmi eux sera chargé par le président Trump de parler au nom de l’administration de Washington sur la question ukrainienne, ils parlent aussi de compromis. Ils commencent vraiment à parler de concessions territoriales».
Le ministre a cependant précisé que la Russie accordait une grande importance à l’écoute de ses interlocuteurs, en particulier lorsque de nouvelles pistes de dialogue sont proposées. Selon lui, l’échange téléphonique récent entre Vladimir Poutine et Donald Trump a permis de souligner la nécessité de surmonter les différends qui entravaient jusqu’alors les relations bilatérales : «Quand nous allons à des négociations, proposées par nos partenaires, nous voulons avant tout les écouter. Lors de leur conversation téléphonique, les présidents Poutine et Trump sont convenus de laisser derrière nous la période absolument anormale dans les relations entre nos deux grandes puissances, lorsqu’il n’y avait pas d’échanges, sauf sur des questions techniques et humanitaires spécifiques. Les présidents ont convenu qu’il était nécessaire de reprendre le dialogue sur toutes les questions qui, d’une manière ou d’une autre, pouvaient être réglées avec la participation de la Russie et des États-Unis».
L’Europe hors de la table de négociations
Sergueï Lavrov a aussi commenté l'attitude de l'Europe à l'égard de la résolution du conflit et l’inutilité de l'inviter à des pourparlers de paix, citant l’exemple de la position finlandaise: «Le président finlandais Alexander Stubb a déclaré qu’il fallait avant tout conclure un cessez-le-feu et l’utiliser pour renforcer militairement l’Ukraine. Autrement dit, les Européens n’ont pas abandonné leur philosophie, donc je ne sais pas ce qu’ils viendraient faire à la table des négociations. S’ils ont l’intention d’arracher des idées déloyales pour geler le conflit, tout en ayant en dessous, comme ils en ont l’habitude, l’intention de continuer la guerre, pourquoi faudrait-il les inviter ?».