Moscou et Khartoum parviennent à un accord sur une base navale russe au Soudan
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Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a eu des entretiens avec son homologue soudanais, Ali al-Sharif, à Moscou. Les deux parties sont parvenues à un accord sur l'établissement d'une base navale russe au Soudan. Ils ont également discuté de la situation au Soudan, de la crise ukrainienne et du conflit israélo-palestinien.
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, s'est entretenu avec son homologue soudanais Ali al-Sharif à Moscou le 12 février. À l'issue de ces entretiens, la Russie et le Soudan se sont mis d'accord sur l'établissement d'une base navale russe au Soudan. «Nous sommes parvenus à une compréhension mutuelle sur cette question. Je n'aurais rien d'autre à dire, que nous nous sommes mis d'accord sur tout», a déclaré le chef de la diplomatie soudanaise lors d'une conférence de presse organisée à l'issue des entretiens.
Le ministre soudanais par intérim des Affaires étrangères a indiqué que l'Occident avait tenté d'interférer dans les affaires intérieures du Soudan. «Nous apprécions la position ferme que la Fédération de Russie a adoptée en novembre dernier au Conseil de Sécurité de l’ONU lorsqu’elle a opposé son veto au projet de résolution britannique. Le projet de résolution visait à légitimer une ingérence dans les affaires intérieures du Soudan. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, nous avons vu le recours au droit de veto contre un projet de résolution concernant notre pays», a-t-il évoqué.
En outre, Ali al-Sharif a noté que la situation actuelle au Soudan permettait au pays de renforcer ses positions. «Cette évolution de la situation nous permettra de clarifier pour tous ce qui se passe réellement au Soudan, y compris grâce aux contacts avec la Fédération de Russie», a-t-il précisé.
Sergueï Lavrov, pour sa part, a exprimé la préoccupation de la Russie au sujet des événements au Soudan, et son désir de contribuer à la normalisation de la situation. «Nous avons réaffirmé notre position de principe : il faut mettre fin le plus rapidement possible aux hostilités et lancer parallèlement un dialogue national qui devrait impliquer les représentants de toutes les forces politiques, ethniques et confessionnelles et, bien sûr, viser à parvenir à une concorde nationale et à un retour rapide à une vie paisible», a souligné le ministre russe des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie russe a également apprécié la position constructive du Soudan et «sa démarche de principe» sur le confit en Ukraine lors des votes aux Nations Unies.
Les deux ministres des Affaires étrangères ont fait part de leurs préoccupations concernant le conflit israélo-palestinien. «Nous sommes inquiets de la manière dont les relations entre Israël et le Hamas évoluent à la suite de ce qui s'est passé le 19 janvier. Les dirigeants israéliens avec les Américains menacent de reprendre les opérations militaires. Cela est extrêmement triste et nous essayons de demeurer en contact avec nos collègues arabes», a déclaré Sergueï Lavrov.
Le Soudan est en guerre civile depuis 2023. Le conflit a été provoqué par un coup d'État militaire en 2019, au cours duquel le président du pays, Omar al-Bashir, a été renversé. Un Conseil souverain de transition, composé de représentants de l'armée soudanaise et des Forces de soutien rapide (FSR), a pris le pouvoir. Cependant, les parties ne sont pas parvenues à un consensus et des affrontements armés ont éclaté entre elles en 2023.
Actuellement, l'armée soudanaise dirige les régions du nord et de l'est du pays, tandis que les FSR contrôlent les régions du sud et de l'ouest. Des affrontements ont lieu, notamment dans la capitale Khartoum.