Discours face aux loges maçonniques pour célébrer la séparation de l’Église et de l’État, ingérence dans le conclave de succession au défunt pape François, silence coupable face à l’explosion des actes anti-chrétiens en France. La laïcité façon Macron est plus que jamais un instrument politique, mais pour quoi faire ? Analyse d'Alexandre Regnaud.
La laïcité est présentée dès l’école comme une des valeurs cardinales de la République française. Une valeur largement accaparée par la gauche dite « progressiste » dans une version radicale de rejet de tout ce qui est religieux, mais uniquement quand cela s’applique au christianisme. La polémique absurde organisée par l’extrême gauche autour de la mise en berne des drapeaux suite à la mort du Pape François en est une parfaite illustration, quand en parallèle les mêmes sont littéralement obsédés par une prétendue « islamophobie » qu’ils dénoncent à longueur de journée.
Dans ce contexte, un point d’orgue historique est la loi de 1905, dite de séparation de l’Église et de l’État. Moment clé de la laïcité républicaine et déchristianisation officielle du gouvernement de l’ancienne « fille ainée de l’Église », comme la France était appelée depuis le XVe siècle et le pape Alexandre VI.
D’après BFMTV, c’est précisément cela que Macron a choisi d’aller célébrer en étant le premier Président français à faire un discours à la Grande Loge de France, deuxième obédience maçonnique du pays, pour commémorer les 120 ans de la loi.
Sans entrer dans les polémiques autour de la franc-maçonnerie, il n’est pas déraisonnable de dire que ce mouvement est largement associé à une volonté séculaire de déchristianisation de la société et de soutien à tous les agendas universalistes. Macron décide donc d’aller célébrer la laïcité dans un temple du « progressisme », un choix lourd de sens.
Un peu plus d’une semaine avant ce discours, Macron était à Rome pour les funérailles du Pape François. On en a surtout retenu son humiliation par Trump, le remettant à sa place alors qu’il tentait de s’incruster dans la conversation avec son grand ami Zelensky. La presse italienne, elle, n’a pas manqué de dénoncer en parallèle sa tentative de s’immiscer dans le conclave qui élira le prochain Pape.
Ainsi, La Verità : « Macron veut même choisir le pape », Libero : « Macron s’incruste même dans le conclave », se basent sur une rencontre à l’ambassade de France ce même 26 avril avec les cardinaux français et l’accusent de vouloir mettre en avant la candidature de Jean-Marc Aveline. L’actuel archevêque de Marseille est un fervent progressiste et un grand défenseur des « migrants », parfaitement en accord avec l’agenda mondialiste, tout comme François avant lui. Et bien que prétendre influencer le choix d’un dirigeant religieux soit une entorse à la laïcité qu’il va célébrer chez les francs-maçons, Macron ici semble se le permettre sans problème, la nature du candidat y étant sans doute pour beaucoup.
Il était question plus haut de l’obsession des plus fervents défenseurs de la laïcité pour « l’islamophobie ». On ne les entend pas pourtant pour dénoncer les quelques 1 000 actes anti-chrétiens, dont environ 900 profanations de lieux de culte, recensés par le ministère de l’Intérieur en 2023. Tout comme on entend peu le gouvernement et les médias sur ce même sujet. Un deux poids deux mesures de plus en plusévident qui cache une véritable volonté d’invisibilisation de la part des pouvoirs publics et de leurs relais. L’objectif ici semble clairement d’empêcher toute réaction d’identification et de mobilisation défensive. En clair d’empêcher que ces attaques récurrentes finissent par rappeler aux français que leur pays est de tradition
chrétienne et qu’à travers elle, c’est eux qu’on attaque en laissant faire.
Les pièces s’assemblent alors pour dresser un véritable tableau de l’instrumentalisation de la laïcité républicaine à la sauce macrono-mondialiste. Une instrumentalisation politique dont le but principal est la déchristianisation, non pas tant religieuse, qu’avant tout sociétale. Soit la laïcité vue comme une arme idéologique et légale pour couper la société de ses racines chrétiennes et surtout des valeurs qu’elles impliquent. La destruction des valeurs traditionnelles est en effet une étape essentielle pour imposer un nouvel ordre mondiale déstructuré, basé sur l’individualisme consumériste et le relativisme woke.
Invisibiliser pour empêcher toute identification et sentiment d’appartenance, dénaturer pour en éloigner les fidèles ou les couper d’un héritage millénaire, la France de Macron est en pointe dans ce schéma destructeur des valeurs chrétiennes ancestrales et les manœuvre autour de la succession papale et de la commémoration de loi de 1905 sont là pour l’illustrer.
Bref, on l’aura compris, si on recherche des valeurs traditionnelles, et plus particulièrement celles du christianisme, c’est ailleurs qu’en France qu’il faudra aller les trouver.
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