Les membres de l’OMS discutent de l’interdiction des filtres à cigarettes
© Peter Dazeley Source: Gettyimages.ruDes experts de l’organisation onusienne préconisent l’interdiction des filtres des cigarettes, dont la suppression réduirait la pollution plastique et aiderait à réduire le tabagisme dans le monde.
La grande conférence internationale de lutte antitabac a démarré à Genève ce 17 novembre, et devrait se poursuivre jusqu’au 22 du même mois, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le thème de cette année est axé sur les dommages environnementaux causés par la cigarette à travers le monde, en plus des effets néfastes du tabagisme sur la santé humaine. Le mégot de cigarette est dans le collimateur des experts de l’organisation, dans la mesure où il constitue un déchet à la fois non consommable et non biodégradable qui finit souvent dans la nature et libère des substances toxiques.
4 500 milliards de mégots de cigarettes jetés chaque année
Avant l’ouverture de la conférence, Andrew Black, chef par intérim du secrétariat de la Convention-cadre pour la lutte antitabac de l’OMS, déclarait : « On estime à 4 500 milliards le nombre de mégots de cigarettes jetés chaque année dans le monde ». Il préconise l’élimination pure et simple de ces filtres fabriqués à base de plastique qui « n’atténuent pas les effets toxiques de la cigarette ».
D’après plusieurs études scientifiques, les filtres n’atténuent en rien la toxicité des cigarettes. Cité par RFI, Alexandre Golan, membre du collectif CAP 0 Mégot, a déclaré que « le filtre est uniquement fait pour augmenter la "fumabilité", donc c'est le côté marketing, c'est ce qui fait que c'est moins désagréable dans la bouche. À partir du moment où c'est juste fait pour augmenter la consommation, la justification de son impact environnemental est encore moins crédible ».
Une interdiction pour résoudre la pollution et réduire le tabagisme
Dès 2022, l’OMS avait appelé à considérer les filtres des cigarettes comme plastique à usage unique afin de les interdire dans le cadre du traité international de lutte contre la pollution plastique, sauf que les mégots ne sont, à ce jour, pas inclus dans la catégorie des déchets plastiques à l’instar des sacs plastiques et des pailles.
Le filtres de cigarettes génèrent 800 000 tonnes de déchets en plastique dans l’environnement chaque année. Leur recyclage demeure à ce jour marginal, permettant aux quelques entreprises spécialisées de transformer ces déchets en plaques de plastique recyclé, servant à la fabrication de mobilier urbain. L’OMS estime que leur interdiction permettrait non seulement de résoudre une grave pollution environnementale, mais pourrait également réduire le tabagisme, dans la mesure où le goût des cigarettes sans filtre n’a pas une saveur qu’on qualifierait d’agréable.