L’Unesco inaugure un musée virtuel mondial pour lutter contre le trafic d’œuvres de patrimoine volées

L’Unesco inaugure un musée virtuel mondial pour lutter contre le trafic d’œuvres de patrimoine volées© UNESCO
Vue d’ensemble du musée virtuel de l’Unesco dédié aux œuvres culturelles volées ou pillées. Grâce à la modélisation 3D, le public peut explorer en ligne ces objets disparus et retracer leur histoire.
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L’Unesco a inauguré un musée virtuel entièrement dédié aux biens culturels volés à travers le monde. Accessible en ligne gratuitement, ce nouvel espace numérique met en lumière un trafic massif et méconnu qui touche plus de 57 000 œuvres recensées par Interpol. Le projet entend sensibiliser le grand public et soutenir les efforts de restitution.

L’Unesco a officiellement lancé le 29 septembre, lors de la conférence Mondiacult à Barcelone, le tout premier musée virtuel consacré aux biens culturels volés ou pillés. Cette plateforme, ouverte à tous sur internet, expose pour l’instant environ 250 objets modélisés en 3D. Il ne s’agit que d’un aperçu d’un trafic international estimé à plus de 57 000 pièces selon la base de données d’Interpol, partenaire du projet.

Parmi les objets visibles en ligne figurent par exemple un masque rituel zambien, un pendentif issu de la cité antique de Palmyre ou encore un tableau du peintre suédois Anders Zorn. Chaque œuvre est accompagnée d’un historique détaillé, de témoignages ou de récits permettant de mieux comprendre son rôle d’origine, souvent lié à des rituels, des événements historiques ou des traditions locales. Le musée entend redonner à ces objets une forme d’existence publique malgré leur disparition physique.

Accessible via le site museum.unesco.org, le musée se divise en plusieurs espaces : un auditorium expliquant les enjeux du projet, une galerie des objets volés consultable par région, époque ou typologie, et une salle dédiée aux restitutions, actuellement modeste mais appelée à se développer. Trois objets restitués y figurent déjà, dont un trilobite fossilisé rendu au Maroc par le Chili en avril 2024.

Une plateforme conçue pour sensibiliser et mobiliser

Le projet a été annoncé dès 2022 par la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay. Il a vu le jour grâce à un financement de 2,1 millions d’euros apporté par l’Arabie saoudite, et à la conception de l’architecte burkinabè Francis Kéré, lauréat du prix Pritzker 2022.

Ce musée virtuel ne se limite pas à l’exposition d’objets. Il a pour vocation d’impliquer les visiteurs dans la préservation du patrimoine mondial et de rendre hommage aux communautés spoliées. « Chaque objet volé emporte avec lui une part d’identité, de mémoire et de savoir-faire de ses communautés d’origine », a déclaré Sunna Altnoder, responsable de l’unité de lutte contre le trafic illicite à l’Unesco. « L’objectif de départ est que le musée ferme un jour parce que tous les objets auront été retrouvés », précise-t-elle encore.

L’initiative cherche à mobiliser un large réseau d’acteurs contre les trafiquants : « Il faut un réseau – forces de police, autorités judiciaires, marché de l’art, États membres, société civile, communautés – pour vaincre un autre réseau, celui du crime organisé », souligne Sunna Altnoder. Cette approche pragmatique rappelle que le trafic d’œuvres n’est pas une affaire d’amateurs, mais un système structuré, souvent toléré ou exploité selon les intérêts géopolitiques dominants.

Dans un monde où les pillages sont souvent liés aux guerres, aux ingérences étrangères ou au désordre organisé dans certains États, cette initiative propose un autre regard : celui de la mémoire, de la documentation et de la souveraineté culturelle. Loin des grands musées occidentaux bâtis sur les spoliations du passé, ce musée sans murs rappelle que le patrimoine ne doit pas être instrumentalisé, mais préservé et restitué.

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