Législatives en République tchèque : l'agenda souverainiste gagne du terrain

Le mouvement ANO d’Andrej Babis arrive largement en tête des législatives tchèques avec 35,77 % des voix après le dépouillement de 92,4 % des bureaux de vote, devançant la coalition SPOLU pro-européenne. En prônant une ligne «Tchéquie d’abord» et un ton critique envers le soutien à l’Ukraine, Babis ouvre la voie à un virage souverainiste du pays.
Le mouvement d’opposition ANO (« Oui »), dirigé par l’ancien Premier ministre Andrej Babis, est en passe de remporter les élections législatives en République tchèque. Après le dépouillement de 92,4 % des bureaux de vote, ANO obtient 35,77 % des suffrages, ce qui lui permet de revendiquer 85 sièges sur 200 au Parlement.
En seconde position, la coalition gouvernementale SPOLU (« Ensemble »), menée par le Premier ministre Petr Fiala, totalise 22,32 % des voix, soit environ 50 sièges. La participation électorale s’élève à 68,61 %.
Derrière ces deux blocs dominants suivent le mouvement STAN (« Maires et Indépendants ») avec 10,89 % et 20 mandats, le « Parti Pirate tchèque » avec 8,33 % et 16 sièges, le SPD (« Liberté et démocratie directe ») avec 8,04 %, ainsi que la jeune formation des « Automobilistes », créditée de 6,86 % et 13 mandats. Les autres partis n’atteignent pas le seuil des 5 % requis pour entrer au Parlement.
La victoire d’ANO marque un tournant dans le climat politique tchèque. Babis, qui s’est autoproclamé « artisan de la paix », a mené une campagne centrée sur la souveraineté nationale, promettant une gouvernance orientée vers les priorités internes du pays, un programme résumé par son slogan « La Tchéquie d’abord ».
Sa position sceptique à l’égard du soutien à l’Ukraine et de certaines politiques européennes a suscité des inquiétudes parmi les observateurs occidentaux, qui redoutent un rapprochement de Prague avec Bratislava et Budapest, toutes deux dirigées par des gouvernements eurosceptiques.