Israël-Syrie : des négociations secrètes pour un accord de paix sous l’égide américaine

Israël et la Syrie mènent des discussions secrètes, facilitées par Washington, pour un accord de sécurité pouvant mener à une paix globale. Israël exige la reconnaissance du Golan, tandis que Damas demande un retrait israélien. Ce dialogue s’inscrit dans une potentielle extension des Accords d’Abraham.
Le 1er juillet 2025, des discussions secrètes entre Israël et la Syrie, facilitées par l’administration Trump, marquent un tournant potentiel dans les relations entre ces deux pays, ennemis depuis 1948.
Selon i24NEWS et Axios, ces pourparlers, initiés après la chute du gouvernement d'Assad en décembre 2024, visent un accord de sécurité, avec pour horizon une normalisation des relations et un traité de paix. Menées via quatre canaux diplomatiques, incluant des rencontres directes, ces négociations impliquent des figures clés israéliennes comme Yuli Edelstein, président de la commission des Affaires étrangères, et Ariel Attias, représentant des partis orthodoxes.
La Turquie comme médiateur
L’envoyé américain Tom Barrack, en contact régulier avec Damas depuis sa visite en Israël en juin, joue un rôle central de médiateur. La vision israélienne, portée par Benjamin Netanyahou, s’articule autour d’un processus en plusieurs étapes : une mise à jour de l’accord de désengagement de 1974, suivie d’un traité de paix global.
Israël, qui contrôle la zone tampon syrienne et le mont Hermon depuis la chute d’Assad, utilise cet avantage territorial comme levier. En contrepartie, Jérusalem exige la reconnaissance de sa souveraineté sur le Golan, une condition difficile pour Damas. La Syrie, sous la présidence intérimaire d’Ahmed al-Chareh, montre des signaux encourageants, un responsable syrien n’excluant pas un accord avant la fin du mandat de Trump en 2029.
Ces discussions s’inscrivent dans une stratégie régionale plus large, incluant une possible intégration de la Syrie aux Accords d’Abraham, déjà élargis aux Émirats, au Bahreïn et au Maroc. Cependant, des obstacles subsistent. Les pourparlers se concentrent sur la sécurité, le renseignement et la lutte contre le terrorisme, évitant pour l’instant les questions militaires, comme les opérations israéliennes en Syrie.
Damas a exigé le retrait des forces israéliennes du Sud syrien, tandis qu’Israël insiste sur l’expulsion des groupes palestiniens radicaux et des milices pro-iraniennes. Les récentes frappes israéliennes, visant des arsenaux près de Damas, compliquent le climat. Malgré ces tensions, les contacts quotidiens et la médiation américaine, soutenue par la levée des sanctions contre la Syrie, témoignent d’une volonté de désescalade.
La Turquie, vue comme un acteur clé, pourrait également faciliter ce rapprochement. Ce dialogue marque une opportunité historique, dopée par la « victoire » israélienne contre l’Iran, mais il reste fragile. La prudence syrienne, les divergences sur le Golan et les pressions internes, notamment des factions pro-Hezbollah au Liban, pourraient freiner les progrès. Si elles aboutissent, ces négociations pourraient redessiner la géopolitique régionale, intégrant la Syrie dans un cadre de paix inspiré des Accords d’Abraham.