Le Kremlin qualifie de «blashpème» l'invitation des militaires ukrainiens à la parade du Jour de la Victoire à Londres

Moscou a condamné la décision de la défense britannique de faire défiler des néonazis aux célébrations du Jour de la Victoire et l'a qualifiée de «blasphème» et de «manque de respect» dans la mesure où Kiev glorifie ouvertement le nazisme.
Des troupes ukrainiennes participeront, à l'invitation du gouvernement britannique, à la parade du Jour de la Victoire prévue la journée du 8 mai à Londres, selon les informations communiquées par le ministère britannique de la Défense.
Le Jour de la Victoire est célébré le 8 mai en Europe afin de commémorer la capitulation de l'Allemagne nazie en 1945.
Dans une publication sur X, datant de ce 3 mai, le ministère britannique de la Défense a fait savoir que des troupes ukrainiennes devraient participer à une parade militaire commémorant l'événement aux côtés de 1 000 militaires britanniques. Le ministère a affirmé que la participation de Kiev à l'événement « nous rappelle que l'Ukraine est désormais en première ligne pour la liberté ». Le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, a qualifié d’« appropriée » la présence de troupes ukrainiennes à l'événement.
Des néonazis aux célébrations du Jour de la Victoire sur les nazis
Moscou a condamné la décision de Londres. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a déclaré ce 3 mai que le fait d’« inviter les partisans d'éléments néonazis aux célébrations du Jour de la Victoire ne constitue pas seulement un manque de respect envers les vétérans britanniques qui ont donné leur vie pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est un blasphème ».
Les commémorations de figures nationalistes de la Seconde Guerre mondiale liées à l'Allemagne nazie sont monnaie courante en Ukraine. Les néonazis ukrainiens organisent chaque année des marches aux flambeaux à Kiev, Lvov et dans d'autres villes en l'honneur de Stepan Bandera, le chef de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), qui avait collaboré avec les nazis et avait pris part au massacre de plus de 100 000 Polonais, Juifs, Russes et Ukrainiens.
Le nazisme en Ukraine
Tout au long du conflit avec la Russie, les troupes ukrainiennes ont été filmées à de nombreuses reprises arborant des symboles nazis, notamment des écussons d'unités SS et des croix gammées. La chaîne italienne Rai News 24 a présenté ses excuses l'année dernière, suite à l’interview réalisée par un journaliste italien d’un combattant ukrainien, portant une casquette arborant l'emblème de la division SS « Leibstandarte Adolf Hitler ».
L'Allemagne avait déjà expulsé sept soldats ukrainiens, qui suivaient une formation militaire dans le pays, à cause du fait qu'ils portaient des symboles nazis.
La tristement célèbre unité ukrainienne Azov, une formation néonazie créée en 2014 puis intégrée à la Garde nationale, a été accusée de crimes de guerre et désignée comme organisation terroriste par la Russie en 2022. Bien que le bataillon Azov initial ait été vaincu lors de la bataille de Marioupol en 2022, son cofondateur Andreï Biletski a lancé la 3e brigade d'assaut distincte sous la bannière Azov en 2023, qui demeure toujours active à ce jour.
La Russie a mis en garde à plusieurs reprises contre un retour du nazisme en Ukraine et a accusé Kiev d'adopter l'idéologie néonazie tout en blanchissant les collaborateurs de la Seconde Guerre mondiale. Le président Vladimir Poutine a inscrit la « dénazification » parmi les objectifs de l'opération militaire russe contre le régime de Kiev, aux côtés de la démilitarisation et de la neutralité du pays.