France : démantèlement d’un réseau de prostitution à Aix-en-Provence, deux interpellations

Un réseau de prostitution exploitant des jeunes femmes sud-américaines a été démantelé à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, avec l’interpellation de deux proxénètes. Les victimes, recrutées via des annonces en ligne, étaient contraintes de se prostituer dans des appartements loués. L’enquête se poursuit pour évaluer l’ampleur du réseau.

Le 7 août, deux individus, un homme et une femme, ont été interpellés à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) dans le cadre du démantèlement d’un réseau de prostitution exploitant des jeunes femmes sud-américaines, principalement originaires de Colombie et du Venezuela.

Cette opération, menée par l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) et la police judiciaire d’Aix-en-Provence, a révélé un système sophistiqué utilisant des applications de messagerie et des plateformes de location comme Airbnb pour organiser des passes dans des appartements du centre-ville.

Un recrutement en ligne

Les suspects, un couple de proxénètes, recrutaient des femmes vulnérables via des annonces en ligne promettant des opportunités professionnelles en Europe, les piégeant ensuite dans un cycle d’exploitation sexuelle. Les investigations ont débuté en février dernier après un signalement de la plateforme Pharos, alertée par des publications sur les réseaux sociaux.

Les jeunes femmes, âgées de 18 à 25 ans, étaient attirées par des promesses de travail bien rémunéré, mais se retrouvaient contraintes de se prostituer pour rembourser des dettes fictives liées à leur voyage et leur hébergement. Les proxénètes géraient un réseau structuré, fixant les tarifs, organisant les rendez-vous et prélevant une large part des revenus.

Les victimes, souvent non francophones et en situation irrégulière, étaient maintenues dans un état de dépendance, logées dans des appartements temporaires pour éviter les soupçons. L’opération a permis l’identification de plusieurs victimes, dont certaines ont été prises en charge par des associations d’aide.

Les deux suspects, placés en garde à vue, sont soupçonnés de traite d’êtres humains, proxénétisme aggravé et blanchiment d’argent. Des perquisitions ont révélé des sommes importantes en liquide, des documents falsifiés et du matériel informatique utilisé pour la gestion du réseau. Selon le parquet d’Aix-en-Provence, l’enquête se poursuit pour déterminer l’ampleur du réseau, qui pourrait s’étendre au-delà de la France, notamment vers l’Espagne et l’Italie, où des connexions ont été signalées.

Ce démantèlement intervient dans un contexte de lutte accrue contre la traite humaine en France, où 1 500 à 2 000 victimes sont identifiées chaque année, majoritairement des femmes issues de pays en crise. Les autorités soulignent l’importance de la coopération internationale pour traquer ces réseaux transnationaux, souvent liés à des organisations criminelles plus vastes. Les associations appellent à renforcer la protection des victimes et à sensibiliser sur les dangers des fausses promesses d’emploi à l’étranger.