L’Inde adopte une série de mesures sans précédent contre le Pakistan suite à l'attaque terroriste de Pahalgam

La diplomatie de l’Inde a annoncé cinq mesures inédites contre son voisin pakistanais, qui, pour sa part a indiqué une réunion de son Comité de la sécurité nationale, prévue pour la journée du 24 avril.
Le gouvernement indien a décidé d’adopter des mesures diplomatiques sans précédent, ce 23 avril, contre le Pakistan voisin, à la suite de l’attaque terroriste de Pahalgam, qui a coûté la vie à 26 touristes indiens. Dans un communiqué, rendu public par le ministère des Affaires étrangère de la République de l’Inde, le chef de la diplomatie indienne, Vikram Misri, a annoncé 5 nouvelles mesures « à effet immédiat » contre le Pakistan « jusqu'à ce [qu’il] abjure de manière crédible et irrévocable son soutien au terrorisme transfrontalier ».
L’Inde a annoncé dans la journée du 22 avril la fermeture du principal poste-frontière avec le Pakistan, selon son ministère des Affaires étrangères, et ce, au lendemain de l’une des attaques les plus meurtrières menées contre ses citoyens, dans la région sous administration indienne du Cachemire.
Cinq mesures inédites
La première mesure prise par le gouvernement de l’Inde est de suspendre le traité de 1960 sur les eaux de l'Indus. Le traité en question alloue à l’Inde le contrôle des trois fleuves à l’est du Bassin de l’Indus, à savoir le Sutlej, le Beas et le Ravi. Pour sa part, le Pakistan dispose des trois fleuves Indus, Jhelum et Chenab, situés à l’ouest. Selon les termes du même document, l'Inde reçoit environ 30 % des eaux fluviales de l'Indus situé en Inde, alors que le Pakistan reçoit la part restante de 70 %.
Dans une seconde mesure et avec la fermeture du poste frontière d’Attari-Wagah, « les personnes ayant franchi le poste avec un visa valide pourront revenir par cet itinéraire avant le 1er mai 2025 », a fait savoir le ministre indien.
La troisième mesure de l’Inde stipule la suspension du programme d'exemption de visa de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (SVES) pour les ressortissants pakistanais. « Tout visa SVES délivré précédemment à des ressortissants pakistanais est considéré comme annulé. Tout ressortissant pakistanais actuellement en Inde avec un visa SVES dispose de 48 heures pour quitter le pays », a-t-il fait savoir.
Dans le cadre de la quatrième mesure, l’Inde accorde aux conseillers militaires de tous les corps d’armée pakistanais à New Delhi un délai d'une semaine pour quitter son territoire. Ils sont désormais déclarés « persona non grata ».
Dans une dernière mesure, l’Inde a déclaré qu’elle allait annuler les missions et rapatrier ses conseillers pour la défense, la marine et l'armée de l'air présents à Islamabad.
Convocation du Comité de la sécurité nationale pakistanaise
Pour sa part, le Pakistan a annoncé la décision de convoquer son Comité de la sécurité nationale, dans la journée du 24 avril « pour répondre au communiqué du gouvernement indien », selon l’annonce faite sur X par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Ishaq Dar. Cette instance, composée de hauts responsables civils et militaires, n’effectue ses réunions que dans les situations d’extrême gravité pour le pays.
Pour rappel, une fusillade meurtrière a fait 26 victimes indiennes le 22 avril dans la ville touristique de Pahalgam, au Cachemire, suscitant une vive émotion en Inde. Le ministre de la Défense indien a promis une réponse rapide contre ceux qui ont planifié et exécuté l’attaque.