GNL américain : Bruxelles réduit ses objectifs de stockage de gaz pour limiter les coûts, selon Politico

L’UE cherche à réduire ses achats de gaz américain pour alléger sa facture énergétique, malgré les pressions du président américain Donald Trump, selon Politico. Face à des tarifs douaniers croissants et des négociations bloquées, Bruxelles veut assouplir ses objectifs de stockage de gaz pour l'hiver.
L’Union européenne envisage de diminuer ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis, dans le but de réduire la facture énergétique globale, a rapporté Politico. Cette décision intervient alors même que Washington, sous l’impulsion de Donald Trump, pousse les Européens à acheter pour 350 milliards de dollars de gaz américain supplémentaire, afin de corriger ce que la Maison-Blanche considère comme un déséquilibre commercial.
Le 8 avril, plusieurs pays membres de l’UE ont soutenu un assouplissement des objectifs de remplissage des stocks de gaz avant l’hiver. Selon quatre diplomates interrogés par Politico, l’objectif serait de dépenser moins, en évitant d’acheter du gaz au moment où les prix sont les plus élevés.
Sept pays – la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, la Hongrie, la Slovaquie et les Pays-Bas – ont proposé d’abaisser l’objectif de remplissage de 90 % à 80 % dans certains cas. Ils estiment que l’objectif actuel contraint l’UE à importer des volumes massifs, souvent en provenance des États-Unis, à un coût élevé.
« En cette période de turbulences et au milieu de la lutte pour la compétitivité, ce serait mieux, bien sûr, d’avoir plus de flexibilité que de s’en tenir simplement aux objectifs actuels », a déclaré le ministre lituanien de l’Énergie, Zygimantas Vaiciunas, cité par Politico.
Les négociations entre Bruxelles et Washington sur les achats de gaz américain sont restées bloquées face à une administration américaine jugée peu réceptive et bureaucratique, selon Politico citant ses sources européennes. En outre, il est noté que Washington a préféré s’adresser directement à certains États membres, alors que la politique commerciale était une compétence partagée au niveau européen.
Le 2 avril, le président américain a annoncé une hausse des droits de douane sur les produits de 185 pays, avec un tarif de base de 10 %, porté à 20 % pour l’UE. En réponse, le commissaire européen Maros Sefcovic a promis des mesures de rétorsion. La liste des contre-mesures devrait être finalisée le 15 avril. Le 7 avril, Donald Trump a déclaré que l’Europe n’aurait pas d’autre solution que d’acheter des produits énergétiques américains.