Les États-Unis multiplient les frappes sur le Yémen

Les États-Unis ont intensifié leurs frappes sur plusieurs positions des Houthis au Yémen, notamment la capitale Sanaa, ainsi que les provinces de Saada et Hodeidah. Les rebelles yéménites promettent de s'en prendre aux navires américains dans le golfe d'Aden et en mer Rouge.

Les États-Unis ont intensifié leur campagne militaire au Yémen, lançant une série de frappes aériennes contre des positions houthies, dans un contexte de tensions croissantes liées aux attaques des rebelles sur le trafic maritime en mer Rouge.

Ces opérations, menées sous l’administration de Donald Trump, visent à neutraliser les capacités militaires des Houthis, soutenus par l’Iran, et à sécuriser cette artère commerciale stratégique.

L’armée américaine a effectué 26 frappes, selon la chaîne houthie Al-Masirah, ciblant principalement la capitale Sanaa, ainsi que les provinces de Saada et Hodeidah. Huit raids ont frappé la zone d’Al-Sawad, au sud de Sanaa, tandis que l’aéroport international de la ville a été touché, blessant au moins un civil et endommageant des infrastructures. À Saada, fief des Houthis, deux frappes ont été rapportées, et trois autres ont visé Hodeidah, un port clé.

106 morts depuis janvier

Des médias locaux ont signalé une nouvelle vague d’attaques, bien que les détails restent flous, portant le bilan provisoire à un mort et trois blessés. Ces frappes s’inscrivent dans une série d’opérations débutées en janvier dernier, relancées après que les Houthis ont repris leurs attaques sur des navires, en solidarité avec Gaza.

Le Pentagone a justifié les raids comme une réponse à une «menace imminente» contre la navigation, visant des sites de drones et de missiles.

La réponse houthie a été immédiate et virulente. Le 29 mars, Abdel Malek al-Houthi, chef du mouvement, a dénoncé une «agression brutale» dans un discours télévisé, promettant une «riposte ferme». «Nous frapperons leurs intérêts où qu’ils soient», a-t-il menacé, évoquant des attaques contre des navires américains.

Dès le lendemain, les Houthis ont revendiqué un tir de missile sur l’USS Harry Truman en mer Rouge, sans confirmation de Washington. À Sanaa, des milliers de Yéménites sont descendus dans la rue le 29 mars, scandant «Mort à l’Amérique» et brandissant des drapeaux palestiniens, signe d’une solidarité renforcée avec Gaza.

Les manifestations, relayées par Al-Masirah, ont dénoncé une «guerre impérialiste» visant à «soumettre le peuple yéménite».  Les Houthis, malgré des pertes (106 morts depuis janvier, selon leurs chiffres), restent déterminés, exacerbant une crise humanitaire déjà critique dans ce pays ravagé par la guerre depuis 2014.