Scandale en Île-de-France : une fonctionnaire des impôts liée au crime organisé

Une agent des impôts de 32 ans, Ghalia C., est accusée d’avoir livré des informations confidentielles à des criminels, facilitant l’agression d’un surveillant pénitentiaire à Montreuil en 2024. Sa mise en examen révèle les failles de sécurité des données publiques. L’enquête se poursuit pour identifier d’autres complicités.
Le 4 juillet 2025, une affaire de corruption secoue l’administration française. Une fonctionnaire de 32 ans, Ghalia C., employée des finances publiques en Île-de-France, a été mise en examen et écrouée pour avoir fourni des informations confidentielles à des réseaux criminels.
Ces données auraient permis l’agression brutale d’un surveillant pénitentiaire à son domicile à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, le 26 septembre 2024. Vers 22h30, trois hommes masqués ont forcé la porte de l’agent, affecté au quartier d’isolement de la prison de la Santé, le rouant de coups devant sa compagne.
Des failles dans les données
Les agresseurs ont proféré des menaces liées à ses fonctions, notamment la saisie de téléphones portables illégaux, lançant : « Fais attention la prochaine fois au quartier d’isolement. » L’enquête, confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a révélé que Ghalia C. aurait effectué des recherches non autorisées dans les bases fiscales, ciblant le surveillant, mais aussi des personnalités et des victimes de home-jackings ou cambriolages.
Ces informations, transmises à des détenus influents, auraient facilité des exactions commanditées depuis la prison. Un suspect a avoué avoir été payé 800 euros pour l’attaque et une mineure, conductrice du groupe, a également été mise en examen. L’opération, orchestrée depuis la maison d’arrêt de la Santé, met en lumière la persistance de réseaux criminels opérant malgré l’isolement pénitentiaire.
Le coût de l’enquête, incluant les moyens judiciaires et policiers, est estimé à plusieurs dizaines de milliers d’euros, alimentant les critiques sur la sécurité des données publiques. Ce scandale s’inscrit dans une série d’incidents visant les surveillants pénitentiaires. En 2024, des attaques coordonnées contre des prisons, comme à Toulon ou Valence, ont conduit le parquet antiterroriste à enquêter.
Les syndicats, comme FO Justice, dénoncent un manque de moyens, avec un ratio surveillants-détenus insuffisant. Ghalia C., silencieuse en garde à vue, fait l’objet d’une information judiciaire à Bobigny pour complicité de violences aggravées, menaces et participation à une association de malfaiteurs. Les enquêteurs explorent si elle a agi pour de l’argent ou sous pression, révélant les failles d’une administration vulnérable à la corruption.