La mise en scène choc de la ministre américaine à la Sécurité intérieure depuis une prison au Salvador devant des détenus expulsés

La mise en scène choc de la ministre américaine à la Sécurité intérieure depuis une prison au Salvador devant des détenus expulsés Source: AP
La secrétaire d'État à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, s'exprime lors d'une visite du centre de détention de Tecoluca (CECOT), au Salvador, le mercredi 26 mars 2025.
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Dans une prison surpeuplée au Salvador, la ministre américaine Kristi Noem s’est affichée devant des détenus vénézuéliens expulsés des États-Unis par l’administration Trump. Une opération filmée destinée à intimider les migrants, révélant la brutalité assumée de la politique américaine en matière d’immigration clandestine.

Mercredi 26 mars, la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure Kristi Noem a visité le Centre de confinement du terrorisme (CECOT), une prison géante au Salvador où sont enfermés des Vénézuéliens récemment expulsés des États-Unis. Face à des détenus torses nus et tatoués, elle a enregistré une vidéo de mise en garde aux migrants illégaux : «Si vous commettez un crime, voici l’une des conséquences auxquelles vous pourriez faire face.» Cette scène, tournée au cœur d’un établissement connu pour ses conditions extrêmes, s’inscrit dans une stratégie de communication agressive visant à justifier des mesures répressives.

Des expulsions massives malgré une suspension judiciaire
Selon le New York Post, l’administration Trump a invoqué le Alien Enemies Act, une loi de 1798 réservée aux temps de guerre, pour justifier l’expulsion de 238 Vénézuéliens soupçonnés d’appartenir au gang Tren de Aragua. Malgré une décision de la justice suspendant temporairement ces expulsions, les vols ont été maintenus. La Maison Blanche a ignoré l’injonction, déclarant que les avions étaient déjà en vol. Une cour d’appel a confirmé cette suspension, mais l’administration Trump continue de défendre son opération. La BBC rapporte que cette loi n’avait plus été utilisée depuis la Seconde Guerre mondiale, et qu’une juge fédérale a comparé la situation actuelle à celle des internements des années 1940, en déclarant : «Les nazis ont été mieux traités sous cette loi.»

Une coopération régionale critiquée par les ONG
Le gouvernement salvadorien de Nayib Bukele collabore étroitement avec Washington. Selon le New York Post, un accord a été conclu entre le président salvadorien et le secrétaire d’État Marco Rubio pour accueillir ces expulsés au CECOT. Les États-Unis auraient versé six millions de dollars pour financer l’opération, d’après HuffPost. Pourtant, le gouvernement vénézuélien conteste les accusations, affirmant que ces hommes vivaient simplement sans papiers aux États-Unis. Un cabinet d’avocats mandaté par Caracas a déposé un recours auprès de la Cour suprême du Salvador pour exiger leur libération, rapporte France 24. Plusieurs ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch, dénoncent une politique inhumaine et autoritaire. «Il existe des preuves croissantes que de nombreuses personnes envoyées au Salvador ne sont pas membres du Tren de Aragua», a déclaré Juan Pappier à l’AFP.

Un message politique plus qu’une mesure de sécurité
Kristi Noem a qualifié cette prison «d’outil dans notre arsenal» et souhaite augmenter le nombre d’expulsions, selon Fox News. Le CECOT, inauguré en 2023, peut contenir jusqu’à 40 000 détenus enfermés dans des conditions dénoncées par plusieurs observateurs. Privés de lumière naturelle, de visites, et de tout confort élémentaire, les prisonniers y sont traités avec une brutalité calculée. Pour Krisit Noem cette visite marque la première étape d’une tournée latino-américaine de trois jours, destinée à renforcer la coopération régionale. Mais au-delà des discours sécuritaires, cette opération médiatique reflète surtout une volonté de durcir l’image des États-Unis sur la scène migratoire, quitte à piétiner les principes les plus fondamentaux du droit.

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