Royaume-Uni : Reform UK affirme avoir dépassé les conservateurs en termes d'adhérents ; un «moment historique» selon Farage
Nigel Farage, le leader du parti britannique Reform UK, a affirmé que son parti avait dépassé les conservateurs en termes de nombre d’adhérents. Une annonce qui a vivement fait réagir la dirigeante du Parti conservateur Kemi Badenoch, qui a accusé Farage de manipulation numérique.
Le 26 décembre, Nigel Farage a proclamé un «moment historique» pour son parti, Reform UK, en affirmant que celui-ci avait dépassé les conservateurs en nombre d'adhérents. «Le plus jeune parti politique britannique vient de dépasser le plus vieux parti politique du monde. Reform UK est désormais la véritable opposition» a déclaré Farage sur la plateforme X.
‘When the newest party in politics overtakes the oldest existing political party in the world, of course something is happening!’
— GB News (@GBNEWS) December 26, 2024
Nigel Farage reacts to Reform UK membership numbers overtaking the Tories.
🔒 Become a GB News Member: https://t.co/mNsRsGCG3Npic.twitter.com/qxhGgcpZqV
Ce jour-là, Reform UK a affirmé avoir atteint 134 832 membres grâce à une campagne d’adhésions menée durant les fêtes, contre les 131 680 membres déclarés par les conservateurs lors de l’élection à la direction du parti en novembre.
La réponse de Kemi Badenoch
La dirigeante du parti conservateur, Kemi Badenoch, a immédiatement rejeté ces affirmations, qualifiant le compteur de Reform UK de «faux» et affirmant qu’il était «codé pour augmenter automatiquement». «Farage ne comprend pas l’ère numérique. Ce genre de manipulation est vite découvert» a-t-elle twitté.
Manipulating your own supporters at Xmas eh, Nigel?
— Kemi Badenoch (@KemiBadenoch) December 26, 2024
It’s not real. It’s a fake ⏰ coded to tick up automatically. We’ve been watching the back end for days and can also see they’ve just changed the code to link to a different site as people point this out.
Farage doesn’t… https://t.co/2tAsszfHsG
Farage lui a répondu en défiant Badenoch : «Nous inviterons volontiers l’un des quatre grands cabinets d’audit à vérifier nos chiffres, à condition que vous fassiez de même».
Pour marquer cette confrontation, Reform UK avait projeté, sur le siège des conservateurs à Londres, un message déclarant que seul leur parti était désormais «la véritable opposition», accompagné de : «Joyeux Noël, Kemi !»
Une montée en puissance soutenue
Depuis les élections générales de juillet, où il a remporté 14% des voix et cinq sièges, Reform UK s’est imposé comme un acteur majeur de la politique britannique. Le parti cible désormais les élections municipales de mai, où il espère remporter plusieurs centaines de sièges.
Le parti bénéficie également de soutiens financiers significatifs. Nick Candy, magnat de l’immobilier, a rejoint le parti en tant que trésorier, promettant un don d’un million de livres sterling. Selon Nigel Farage, son parti serait en «négociations ouvertes» avec Elon Musk.
«Il veut nous aider, il n'est pas opposé à l'idée de nous donner de l'argent, à condition que nous puissions le faire légalement par l'intermédiaire d'entreprises britanniques» a déclaré l'architecte du Brexit, lors d'une interview à la BBC diffusée le 17 décembre.
Un contraste avec les grands partis
Les conservateurs, autrefois dominants avec 2,8 millions de membres dans les années 1950, ont vu leurs adhésions s’effondrer à 131 680, le chiffre le plus bas de leur histoire récente.
Du côté des travaillistes, le nombre de membres est tombé à 370 000, bien loin du pic de 564 000 atteint sous Jeremy Corbyn en 2017. Keir Starmer, le leader travailliste, est également en difficulté. Un sondage YouGov, publié début octobre, soulignait que Starmer serait «désormais aussi impopulaire» que Farage, l'actuel Premier ministre ne jouissant que de 25% d'opinion favorable contre 28% pour son outsider.
«Les sondages de ce mois le placent à 23%, pas loin des conservateurs (25%) et du parti travailliste du Premier ministre Sir Keir Starmer (26%)» a souligné, le 26 décembre, le Financial Times. Néanmoins, dans la presse britannique, nombre d'observateurs politiques soulignent qu'un nombre élevé d'adhérents et des sondages favorables ne garantissent pas un succès électoral.