Le chef du parti au pouvoir en Corée du Sud démissionne à la suite de troubles politiques
Han Dong-hoon, chef du Parti du pouvoir du peuple (PPP) en Corée du Sud, a démissionné après la destitution du président Yoon Suk-yeol, soutenue par certains membres de son parti. Reconnaissant l'illégalité de la loi martiale imposée par Yoon, Han a admis sa responsabilité et exprimé ses regrets. Kweon Seong-dong le remplace comme chef par intérim.
Le chef du Parti du pouvoir du peuple (PPP) en Corée du Sud, Han Dong-hoon, a annoncé sa démission suite à la destitution du président du pays, Yoon Suk-yeol, annonce l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Le parlement sud-coréen a voté la destitution de Yoon le 14 décembre, suite à sa décision de déclarer brièvement la loi martiale début décembre. Certains membres du PPP avaient soutenu cette mesure.
«Je démissionne de mon poste de leader du Parti du pouvoir du peuple», a déclaré Han lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale ce lundi 16 décembre. Il a expliqué qu'il lui était devenu «impossible» de remplir ses fonctions après que les cinq membres du Conseil Suprême du PPP ont exprimé leur intention de démissionner en réponse à la destitution de Yoon.
«Bien que j'aie cherché des alternatives à la destitution, je n'ai trouvé aucune autre résolution. Je suis à blâmer, et je suis désolé», a déclaré le chef du parti.
Le PPP a boycotté le premier vote sur la destitution de Yoon Suk-yeol le 7 décembre, espérant le persuader de démissionner volontairement. Cependant, lorsque le chef de l'État a refusé de le faire, Han a changé de position, affirmant que la destitution de Yoon restait le seul moyen de préserver la démocratie en Corée du Sud.
Le leader du PPP, en poste depuis juillet, a dit lors de la conférence de presse qu'il n'avait «aucun regret» d'avoir soutenu la répression contre Yoon. La déclaration de la loi martiale était erronée et «illégale», même si elle avait été «imposée par un président de notre parti», a souligné Han.
Le nouveau leader élu du PPP, Kweon Seong-dong, est nommé chef du parti par intérim .
Que s'est-il passé ?
Dans la nuit du 3 au 4 décembre, lors d'une allocution télévisée, Yoon Suk-yeol avait annoncé imposer la loi martiale afin de lutter contre ce qu'il avait alors qualifié d'«éléments pro-nord-coréens» et d'«éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes». Une première depuis plus de 40 ans. Le président avait finalement levé la loi martiale quelques heures plus tard, dans la foulée d’un vote des députés contre cette loi.
Le 9 décembre, une interdiction de quitter le territoire sud-coréen avait été imposée à Yoon Suk-yeol, une première à l’encontre d’un président en exercice. Sous le feu des critiques, Yoon Suk-yeol avait défendu le 12 décembre sa décision et déclaré qu’il se «battrait jusqu’au bout».
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a finalement été emporté le 14 décembre par la crise déclenchée par sa tentative d’imposer la loi martiale. Selon le résultat annoncé, 204 députés ont voté en faveur de sa destitution, 85 contre, huit bulletins ont été déclarés nuls et trois députés se sont abstenus. Deux cents voix étaient nécessaires pour destituer le président. Les 300 élus du Parlement sud-coréen étaient présents à l’occasion de ce scrutin.