Les chrétiens syriens entre peur et incertitude
Alors que Hayat Tahrir al-Cham (HTC) a renversé le pouvoir à Damas, les minorités religieuses, dont la communauté chrétienne, s'inquiètent de subir le diktat d'un islamisme radical. Les nouveaux maîtres de Damas prétendent le contraire et assurent que les libertés seront préservées.
En Syrie, où les groupes djihadistes emmenés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC) ont pris le pouvoir, la communauté chrétienne, qui représente environ 2% de la population syrienne, craint pour son avenir.
Dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, et publiée le 11 décembre, Mohammad el-Bachir, le nouveau Premier ministre syrien, a déclaré : «c'est précisément parce que nous sommes islamiques que nous garantirons les droits de tous les peuples et de toutes les communautés en Syrie», assurant que l'Islam est «la religion de la Justice».
En dépit de ces propos, les minorités religieuses alaouites, ismaéliennes et chrétiennes craignent de subir le diktat d'un islamisme radical. Dans les quartiers chrétiens de la capitale syrienne, à Bab Touma et Bab Charki, les bars et les restaurants où l'on sert de l'alcool sont encore fermés, nous apprend un article de L'Orient-Le Jour.
Noël en sécurité pour les chrétiens ?
Le quotidien libanais indique que dans ces quartiers, il n'y a pas eu de scènes de liesse après la chute de Bachar el-Assad. «Tout va bien... on verra pour la suite» a déclaré à l'OLJ un commerçant, vendant des produits de Noël. D'autres habitants ont même raconté être restés chez eux pendant la prise de Damas, de peur d'être pris à partie par les islamistes radicaux.
«Le nouveau gouvernement nous assure que les chrétiens pourront reprendre leur vie d’avant, mais en fait, c’est un saut dans l’inconnu», a témoigné l'un d'eux auprès de L'Orient-Le Jour. Certains chrétiens de la capitale se sont sentis inquiets lorsqu'ils ont découvert le nouveau ministre «barbu» et le drapeau islamique de Hayat Tahrir al-Cham (HTC).
Pour l'heure, les chrétiens, majoritairement orthodoxes, vivent dans la crainte d'un avenir incertain. Toutefois, les autorités religieuses de la ville d'Alep ont assisté à plusieurs réunions avec les responsables d'autres communautés. «Ils se sont montrés très rassurants : continuez de vivre normalement, vous approchez de votre fête de Noël, rien ne va changer pour vous», a nuancé le frère Georges Sabe qui a lui même participé à ces assemblées.