Budget : Macron à nouveau face à la colère agricole
© Compte X @edaycardEmmanuel Macron affronte la mobilisation des agriculteurs à Toulouse ce mercredi, furieux de ses propos «plutôt positifs» sur le Mercosur. FNSEA et JA exigent le respect des engagements présidentiels, sur fond de débats budgétaires tendus à l’Assemblée.
Le président de la République, Emmanuel Macron, se retrouve une nouvelle fois confronté à la grogne du monde agricole lors de son déplacement à Toulouse ce 12 novembre, où les syndicats dénoncent un « double discours » sur l’accord UE-Mercosur et appellent à un respect strict des promesses faites.
Comment on fait pour que tout rentre dans la bannière ? pic.twitter.com/6fal2GWWqN
— La FNSEA (@FNSEA) November 10, 2025
Faisant référence à ses propos optimistes sur l’adoption du traité de libre-échange avec l’espace Mercosur (Amérique du sud), les syndicats agricoles entendent mettre la pression sur Emmanuel Macron.
Une mobilisation tous azimuts contre le Mercosur
« Stop au mépris ! Respectez-nous ! » clament la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA), qui organisent un rassemblement massif devant le Centre national d’études spatiales (Cnes), où Emmanuel Macron inaugure le Commandement de l’espace. Une cinquantaine de tracteurs et 200 à 300 paysans d’Occitanie convergent, rejoints par des actions à Arras et Troyes. Une délégation, menée par Jérôme Bayle, figure de la contestation 2024, sera reçue à 13 h 30 : « Nous allons lui demander des explications sur son double discours concernant le Mercosur », déclare-t-il, évoquant aussi la taxe européenne sur les engrais et la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Depuis son tracteurs il a déploré : « en France, on se fait taper sur les doigts sur l'écologie, alors qu'on mène une agriculture vertueuse face à la concurrence internationale ».
Jérôme Bayle : «En France, on se fait taper sur les doigts sur l'écologie, alors qu'on mène une agriculture vertueuse face à la concurrence internationale» #LaMatinalepic.twitter.com/bGzoe7FKBB
— CNEWS (@CNEWS) November 12, 2025
Les propos tenus au Brésil par le président qui s’est dit « plutôt positif » quant à la signature du traité ont suscité un tollé. Au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron promettait pourtant l’opposition à un accord fragilisant les filières françaises. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, accompagne le président et tente de rassurer. Dans un entretien au JDD le 9 novembre, la minisitre assurait : « nos lignes rouges sont claires : clause de sauvegarde, mesures miroir, contrôles effectifs »
🗞️ Mercosur : le combat continue !
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) November 9, 2025
Nos lignes rouges sont claires : clause de sauvegarde, mesures miroir, contrôles effectifs. Notre exigence : protéger nos filières et garantir une alimentation sûre.@leJDDhttps://t.co/BFNhO3qI2z
Pas de quoi rassurer la profession qui va une nouvelle fois se mobiliser
Ces tensions s’inscrivent dans un contexte budgétaire explosif. À l’Assemblée, le PLFSS 2026, examiné jusqu’à minuit, intègre des mesures agricoles comme une taxe sur l’hexane (0,3 centime/litre pour transition verte) et un Nutri-score obligatoire (sauf AOP/IGP). Mais le calendrier serré : 380 amendements restants, risque de conduire à l’envoie d’un texte inachevé au Sénat.
Les agriculteurs craignent d’être utilisés comme une variable d’ajustement. Malgré les garanties européennes (acte juridique sur sauvegardes), la France, isolée, peine à bloquer un accord en voie d’adoption avant Noël, au Conseil les 18 et 19 décembre puis au Parlement européen.