Consultations obligatoires et internes mobilisés : le plan contre les déserts médicaux de Bayrou

François Bayrou a dévoilé un plan contre les déserts médicaux, imposant aux médecins deux jours de consultations mensuelles en zones sous-denses. Dès 2026, 3 700 internes renforceront l’offre, et les étudiants effectueront des stages obligatoires dans ces territoires. Les syndicats s’opposent à ces mesures et appellent à la grève.
Le 25 avril, François Bayrou, Premier ministre, a dévoilé dans le Cantal un « pacte de lutte contre les déserts médicaux », visant à garantir l’accès aux soins dans un pays où 87 % du territoire est classé désert médical et six millions de Français n’ont pas de médecin traitant.
Ce plan, articulé en quatre axes, mise sur la solidarité territoriale et la formation, tout en évitant la régulation stricte de l’installation des médecins, malgré l’adoption récente d’un article en ce sens par l’Assemblée nationale.
La mesure phare impose à chaque médecin, généraliste ou spécialiste, jusqu’à deux jours de consultations mensuelles dans les « zones rouges », identifiées par les agences régionales de santé (ARS) d’ici l'été prochain.
Une mesure qui provoque l'ire du personnel médical
Cette « mission de solidarité territoriale », effective dès 2025, pourrait générer 30 millions de consultations annuelles, selon Matignon. Les médecins réfractaires s’exposent à des pénalités, tandis que des incitations financières sont prévues.
François Bayrou a averti : « Si ce plan échoue, le principe de liberté d’installation devra changer. » Pour renforcer l’offre, 3 700 « docteurs juniors » en quatrième année d’internat de médecine générale seront déployés dans ces zones dès novembre 2026, ajoutant 15 millions de consultations par an.
Dès 2026, tous les étudiants en médecine devront effectuer un stage en zone sous-dense. L’exécutif veut aussi diversifier le recrutement, avec une première année d’études de santé dans chaque département d’ici 2030, pour encourager les installations locales.
Enfin, le plan élargit les compétences des pharmaciens (prescriptions pour rhinites ou sinusites) et des infirmiers, et prévoit le recrutement de 15 000 assistants médicaux d’ici 2028 pour libérer du temps médical. Malgré ces ambitions, les syndicats, opposés à toute contrainte, appellent à la grève dès le 28 avril, dénonçant une atteinte à la liberté d’exercice. Ce plan, salué pour son volontarisme, devra surmonter la grogne pour transformer l’accès aux soins.