«Guerre des chefs» : un duel Wauquiez Retailleau se profile chez Les Républicains
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le président du groupe parlementaire Les Républicains à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, semblent en lice pour la présidence du parti alors qu’une consultation militante a mis à jour le désir des militants «d’avoir un chef incontesté».
«On a réussi, tous ensemble, à reconstruire la crédibilité d’une parole de droite, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps» a déclaré le 4 février sur BFM TV le président du groupe parlementaire Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez.
Celui-ci revenait sur de récents bons résultats de sa formation politique, notamment lors d'élections municipales à Villeneuve-Saint-Georges et à Francheville, remportées le 2 février par des candidates LR. Dans un autre scrutin à Boulogne-Billancourt, une autre candidate LR, Elisabeth de Maistre, est largement arrivée en tête au premier tour. «Ce travail est le résultat d’un travail en équipe» a insisté le député de la Haute-Loire.
Nous avons réussi à reconstruire la crédibilité d’une parole de droite. C’est le résultat d’un travail en équipe. Le pire pour la droite, c’est la guerre des chefs. pic.twitter.com/qJrXcmsbFr
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) February 4, 2025
Celui-ci a par ailleurs estimé que «le pire pour la droite, c’est la guerre des chefs». Une expression qui rappelle les précédentes luttes fratricides à droite, alors que se profile un affrontement avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau dans la perspective de la présidence du parti.
Une «mission de refondation» des Républicains
L’intervention télévisée de Laurent Wauquiez n’a rien d’un hasard calendaire, elle se situe la veille d’un bureau politique des Républicains lors duquel le député de la Haute-Loire présente sa «mission de refondation du parti». Un rendez-vous auquel le ministre Bruno Retailleau entend assister selon les informations du Figaro. Ce dernier serait ainsi, selon ses proches, «très déterminé» à briguer le poste de président du parti.
Le 4 février, veille de cette fameuse réunion, les deux cadres LR ont même dîné ensemble au ministère de l’Intérieur, une première depuis novembre, alors que des différends d’ordre stratégique ont opposé les deux hommes : Bruno Retailleau étant favorable à un maintien du parti dans le gouvernement contre l’avis de Laurent Wauquiez.
La réunion, prévue au siège des Républicains, doit notamment porter sur le résultat d’un questionnaire envoyé aux adhérents, dont plus de 17 000 ont répondu. Le Figaro, qui s’est procuré les résultats de cette consultation interne, a rapporté que les adhérents attendent «une incarnation forte, apte à mettre fin aux divisions internes» et désirent avoir «un chef incontesté, capable de rassembler».
La question de l’organisation d’une primaire permettant de désigner un chef de file au parti pourrait ainsi revenir sur la table, mais la synthèse présentée par les équipes de Laurent Wauquiez témoigne d’une inquiétude sur un tel scrutin qui s’apparenterait à «un poison pour l’unité» du parti.
LR : Bruno Retailleau plébiscité par la base militante
Les deux candidats pressentis devront ainsi s’affronter sans se déchirer au risque de voir leurs électeurs se lasser d’une nouvelle guerre des chefs. Les ambitions des deux hommes sont, elles, aiguisés par les récents résultats électoraux favorables du parti. Pour l’heure l’avantage semble être du côté du ministre de l’Intérieur. Un sondage Opinion Way publié dans l'hebdomadaire Le Point donne ainsi le premier flic de France à 37% de soutien chez les électeurs de droite, très loin devant Laurent Wauquiez qui ne comptabiliserait que 15% des suffrages.
INFO LE POINT Bruno Retailleau écrase le match pour LR et l’Élysée
— Valérie Toranian (@valerietoranian) February 5, 2025
Selon les résultats d'une enquête OpinionWay pour Force républicaine, le ministre de l’Intérieur apparaît comme le patron de facto de la droite. @NathalieSchuckhttps://t.co/gVKlrqGyVx@LePoint
Après une décrue électorale à l’Assemblée nationale où Les Républicains ne comptent plus que 47 députés, le parti actuellement sous la tutelle d’une direction collégiale, a finalement trouvé un second souffle à la faveur de son entrée dans une coalition qui a pris forme après la dissolution de l’Assemblée nationale durant l’été 2024.