«Pactoles indécents» : le quinquennat Macron très favorable aux revenus des dirigeants du CAC 40

«Pactoles indécents» : le quinquennat Macron très favorable aux revenus des dirigeants du CAC 40© Yoan Valat/AP
Bernard Arnault, PDG de LVMH, aux côtés d'Emmanuel Macron en septembre 2021 (image d'illustration).
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Le bilan du mandat d'Emmanuel Macron établi par Mediapart révèle une hausse très forte des rémunérations des dirigeants des grandes entreprises, qui n'ont absolument pas souffert de la crise sanitaire, ni tenu les promesses de retenue.

«Une pluie d’or ruisselle sur les PDG du CAC 40» : c'est le bilan que tire Mediapart du quinquennat d'Emmanuel Macron dans une enquête, publiée le 11 avril, et consacrée aux rémunérations des dirigeants des plus grandes entreprises françaises, que le média en ligne qualifie de «stupéfiantes» et d'«indécentes». En analysant les résultats financiers des entreprises pour l’année 2021, Mediapart constate que «si la grande majorité des Françaises et des Français a payé un très lourd tribut à la crise sanitaire et économique de ces dernières années [...], les cercles dominants de la vie des affaires sont parfaitement insensibles à cette conjoncture déprimée et accumulent des fortunes». L'enquête livre quelques exemples édifiants d'une période très accommodante avec les grandes fortunes, particulièrement au profit «de la petite oligarchie issue de Bercy, celle-là même dont Emmanuel Macron est le champion».  

Parmi les pactoles versés à de hauts dirigeants, Mediapart évoque les rémunérations stupéfiantes des responsables de Sanofi, malgré son échec à mettre rapidement au point un vaccin contre le Covid-19, et les nombreuses suppressions d'emplois que la firme a décidées au cours des dernières années. Ainsi, Paul Hudson, qui dirige Sanofi depuis septembre 2019, s'est vu attribuer en 2021 une rémunération fixe de 1,3 million d’euros assortie d'une rémunération variable indexée sur les résultats du groupe de 2,3 millions d’euros, sans oublier diverses primes, qui permettent d'atteindre «la somme sidérante de 5,6 millions d’euros», relève Mediapart. Mais il faut encore y ajouter un portefeuille d'actions qui porte à 11 millions d'euros le montant versé à Paul Hudson. Mediapart ajoute que l’actuel président du conseil d’administration de Sanofi n’est autre que Serge Weinberg, ancien directeur de cabinet du socialiste Laurent Fabius du temps où ce dernier était ministre du budget.

Les patrons du luxe insatiables

S'agissant des deux ténors du capitalisme français que sont Bernard Arnault – patron propriétaire de LVMH, mais aussi des Echos et du Parisien – et François-Henri Pinault – propriétaire de Kering –, leurs rémunérations ont connu «une hausse formidable en 2021 par rapport à 2020» : le premier a perçu 7,9 millions d’euros en 2021 contre 5,5 millions d’euros en 2020 ; le second 5,6 millions d’euros en 2021 contre 3,3 millions d’euros en 2020. Loin des promesses de solidarité faites pendant la crise sanitaire consistant à baisser leurs rémunérations, appuyée par les déclarations de Bruno Le Maire au sujet de la «moralisation» du capitalisme, Mediapart constate que «la supposée moralisation n’a duré que quelques mois, dans le courant du second semestre 2020», avant que les grands patrons ne rattrapent «le temps perdu» en se servant des rémunérations encore plus colossales qu'avant la crise sanitaire.

Moins médiatique, le patron du groupe Schneider, Jean-Pascal Tricoire, qui s'était «contenté» de 9,3 millions d’euros en 2020, avant de percevoir 13,6 millions d’euros l'année suivante, n'aurait pas hésité à profiter d'une attitude accommodante du pouvoir macronien en matière d'optimisation fiscale, avance Mediapart. Ainsi, malgré le vote, en septembre 2019, d'une loi imposant à environ 1 500 dirigeants français d’être résidents fiscaux en France, Jean-Pascal Tricoire ne paierait quasiment aucun impôt en France, puisque 70 % de ses rémunérations et versements complémentaires de retraite lui sont versés aux Etats-Unis ou en Asie.

Du côté d'Air France, dont l'Etat reste le premier actionnaire, le directeur général Benjamin Smith a lui aussi bénéficié d’une rémunération en très forte hausse, par le biais d'une part variable qui a été validée par les représentants des pouvoirs publics. Même constat pour Renault, dont l'Etat détient 15% des parts : récemment arrivé à la tête de l'entreprise automobile, son directeur général, Luca de Meo, a vu son pactole doubler entre 2020 et 2021, lui permettant de percevoir 4,7 millions d’euros, sans oublier une série d’avantages en nature, dont deux voitures de fonction et une voiture avec chauffeur.

Enfin, l'hypocrisie conjointe du gouvernement et des grands patrons est illustrée, selon Mediapart, par le cas de Total, dont les bénéfices se sont envolés en même temps que les prix de l'énergie. Le PDG du groupe pétrolier, Patrick Pouyanné, avait lui aussi joué sur le registre de la solidarité en abaissant sa rémunération fixe de 25% en 2020 mais cela ne l’avait pas empêché d’empocher, la même année, 3,9 millions d’euros en rémunérations fixes et variables. Puis, dès 2021, sa rémunération totale a frôlé la barre des 6 millions d’euros. «Belle performance», ironise Mediapart, qui note que «l’envolée des prix de l’énergie appauvrit les Françaises et les Français mais enrichit formidablement la compagnie pétrolière, ses actionnaires et son patron !» 

En conclusion, même si Mediapart constate une continuité dans cette tendance haussière des rémunérations des dirigeants du CAC 40, du mandat de François Hollande à celui du président actuel en passant par celui de Nicolas Sarkozy, le média en ligne souligne que «les dernières années connues, et particulièrement cette année 2021, se sont révélées, malgré la crise, excessivement fastes» pour les plus grands patrons.

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