Mali : douze militaires, dont deux généraux, radiés sur fond de complot déjoué

Deux généraux figurent parmi les douze militaires radiés par décret présidentiel, selon le Journal officiel du Mali. Ils faisaient partie des personnes arrêtées en août lors de la tentative de déstabilisation déjouée par le gouvernement.
Le Journal officiel de la République du Mali a officialisé, le 8 octobre, la radiation de onze officiers et d’un sous-officier des Forces armées maliennes, sanctionnés dans le cadre de la tentative de déstabilisation de la Transition, déjouée en août dernier, selon des sources gouvernementales. Les décrets ont été signés par le président de la Transition malienne, Assimi Goïta.
Les décrets présidentiels prononcent la radiation, par mesure disciplinaire et sans précision du motif, de douze militaires, dont le général de brigade de l’armée de terre Abass Dembélé, la générale de brigade de l’armée de l’air Nema Sagara, plusieurs lieutenants-colonels, trois capitaines et un sergent-chef.
Les décisions sont effectives dès la date de leur signature et se fondent sur les conclusions de conseils d’enquête tenus entre le 30 septembre et le 6 octobre 2025.
La piste française dans le complot déjoué
Un communiqué signé par le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, indiquait, le 14 août dernier, l’arrestation d’un « groupuscule d’éléments marginaux des Forces armées et de sécurité », accusés de planifier des actions de déstabilisation contre les institutions de la République. Les services de renseignement maliens annonçaient, dans un communiqué séparé, avoir déjoué, dans le cadre d’une opération menée le 1ᵉʳ août, une conspiration visant à « briser, avec l’aide d’États étrangers, la dynamique de la Refondation du Mali ». Ils avaient interpellé plusieurs militaires et civils à l’époque, dont des personnalités de haut rang, notamment les généraux radiés Abass Dembélé et Nema Sagara.
Parmi les personnes arrêtées dans cette opération figurait également un ressortissant français, dénommé Yann Vezilier, officiellement présenté comme officier mécanicien de l’air affecté à l’ambassade de France à Bamako, mais accusé par les autorités maliennes d’être un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et d’avoir « mobilisé des militaires et des acteurs de la société civile » dans le cadre de cette tentative de coup d’État.
Ces événements s’inscrivent dans un climat sécuritaire tendu au Sahel, où les gouvernements de la région font face à la menace permanente du terrorisme. Depuis le coup d’État de 2020, le Mali, tout comme ses alliés le Niger et le Burkina Faso, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), a pris ses distances avec les puissances occidentales, notamment la France, accusée de tenter de déstabiliser la région.