L’Algérie regrette la «réaffirmation» de la position américaine reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a réitéré au chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita le soutien de son pays à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le 8 avril. L’Algérie, qui soutient le Front Polisario, déplore la position des États-Unis.
L’Algérie a regretté le 9 avril la « réaffirmation » par le Département d’État de sa position sur « la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », exprimée la veille lorsque le secrétaire d'État américain Marco Rubio a reçu son homologue marocain, Nasser Bourita.
Réagissant aux déclarations du chef de la diplomatie américaine, le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré par voie de communiqué que « L’Algérie regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de Sécurité [de l’ONU, NDLR] dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de Sécurité de manière particulière ».
Un territoire non-autonome, selon les Nations unies
Le Sahara occidental est une vaste étendue désertique bordée par l’océan Atlantique avec des eaux poissonneuses. Cette ancienne colonie espagnole, très riche en phosphates, est désormais contrôlée à 80 % par le Maroc, dont la souveraineté est contestée par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis une cinquantaine d’années.
La diplomatie algérienne a réaffirmé que « la question du Sahara occidental relève fondamentalement d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli », expliquant que « le Sahara Occidental demeure un territoire non-autonome au sens de la Charte des Nations unies et le peuple de ce territoire demeure titulaire du droit de disposer de lui-même tel que consacré par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée Générale portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ».
Rejetant la position américaine alignée sur la souveraineté de Rabat sur le territoire, le communiqué des Affaires étrangères algériennes a estimé que le fait de « S’inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n’altère en rien ses données fondamentales telles que reconnues par l’Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l’Assemblée Générale, le Conseil de Sécurité et la Cour internationale de Justice ».
À noter qu’un cessez-le-feu a été conclu entre le Maroc et le Front Polisario en 1991 et qu'un référendum d’autodétermination devait être organisé sous l’égide de la mission onusienne MINURSO, mais le vote n’a jamais vu le jour. Le cessez-le-feu a été enterré en 2020 lorsque les troupes marocaines se sont déployées au sud du Sahara pour reprendre aux indépendantistes l’unique voie d’accès terrestre à la Mauritanie.