Les trois Américains condamnés pour le coup d'État manqué en RDC rapatriés aux États-Unis

Trois ressortissants américains avaient été condamnés pour leur rôle dans un coup d'État manqué en République démocratique du Congo en mai 2024. Ils ont été renvoyés aux États-Unis où ils devraient purger le reste de leur peine de réclusion à perpétuité.
La porte-parole de la présidence congolaise, Tina Salama, a confirmé dans la journée du 8 avril que les Américains Marcel Malanga Malu, Tylor Thomson et Zalman Polun Benjamin, tous condamnés pour leur rôle dans un coup d'État manqué en République démocratique du Congo en mai 2024, avaient quitté le pays le 7 avril pour les États-Unis où ils devraient purger le reste de leur peine de réclusion à perpétuité.
De son côté, le département d’État américain a, lui aussi, confirmé le transfert des condamnés, indiquant qu’ils étaient désormais sous la garde des autorités américaines. Les ressortissants avaient été escortés de la prison militaire de Ndolo vers l'aéroport international de N'Djili à Kinshasa dans le « strict respect des procédures légales », a précisé la présidence de la République démocratique du Congo.
Selon la même source, des officiels de l’ambassade des États-Unis en RDC ont accompagné les diverses phases du transfert des condamnés, « témoignant de la coopération bilatérale fonctionnelle entre les deux pays ».
Les Américains faisaient partie des 37 personnes condamnées par la Cour militaire de Gombe/Kinshasa à la peine capitale le 27 janvier dernier.
Condamnés pour un coup d'État manqué
Les trois Américains, âgés de 23 à 37 ans, qui faisaient partie d’un groupe d’une quarantaine d’individus, étaient accusés d'avoir mené une attaque contre le palais présidentiel et le domicile de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, en mai dernier, tuant deux policiers postés sur les lieux. Reconnus coupables d'association de malfaiteurs et de terrorisme, entre autres chefs d'accusation, les condamnés ont toujours nié les faits qui leur étaient reprochés.
Le groupe d’assaillants s’était filmé alors qu’il déclarait la fin du régime de Félix Tshisekedi, démontait le drapeau congolais et brandissait le drapeau du Zaïre, l’ancien nom de la République démocratique du Congo du temps de l’ex-dictateur Mobutu Sese Seko, renversé en 1997.
« Contraint à participer au putsch »
L’un des ressortissants américains ayant participé au putsch manqué, Marcel Malanga Malu, est le propre fils de Christian Malanga, un opposant congolais détenant la nationalité américaine et chef présumé de la tentative de coup d’État, qui a été tué, avec trois autres assaillants, par la Garde républicaine congolaise lors de l’attaque.
Marcel Malanga Malu a déclaré que son père l’avait contraint à participer au coup d’État, rapporte le site d’information africanews. Avec son ami Tyler Thompson, ils avaient quitté l’Utah croyant partir en vacances, selon sa famille. D’après la même source, Zalman-Polun serait lié à Christian Malanga à travers une compagnie minière.
Il est à noter que le rapatriement des ressortissants américains s’est fait dans un contexte de négociations entre les États-Unis et la République démocratique du Congo pour conclure un accord sur les minerais du pays en échange de la coopération militaire et sécuritaire américaine, afin de faire face au conflit qui se poursuit toujours contre les rebelles du M23 dans l’est de la RDC.