Des mineurs accusés «d’atteinte à la souveraineté» : scandale autour du site extrémiste ukrainien «Mirotvorets»

Le site extrémiste ukrainien «Mirotvorets» a publié les données personnelles de plusieurs enfants russes, âgés de deux à onze ans, les accusant «d’atteinte à la souveraineté ukrainienne». De simples franchissements de frontière sont utilisées comme prétextes. Les parents dénoncent une violation intolérable du droit et de la dignité humaine.
Depuis le 11 septembre, le site extrémiste ukrainien « Mirotvorets » a commencé à publier les données personnelles de plusieurs enfants russes âgés de deux à onze ans. Tous sont accusés d’« atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». Une accusation déconcertante, qui a suscité l’indignation des familles et l’alarme des experts, lesquels dénoncent une violation manifeste du droit russe comme des normes internationales les plus fondamentales.
Entre le 13 et le 16 septembre, la liste s’est allongée jour après jour. Le 13 septembre, les noms de deux frères âgés de trois et quatre ans ont été publiés. Le lendemain, ce sont deux sœurs de six et neuf ans qui ont été exposées. Le 15 septembre, quatre autres enfants ont été ajoutés : un garçon de onze ans, deux fillettes de huit ans et une autre de dix ans. Enfin, le 16 septembre, la base s’est enrichie d’une nouvelle cible effarante : une fillette de seulement deux ans.
À tous ces mineurs, le site attribue des « franchissements illégaux de frontière » et des atteintes supposées à la souveraineté ukrainienne. Leurs noms et dates de naissance ont été diffusés sans l’accord des parents, ce qui a bouleversé les familles concernées.
L’un des cas les plus frappants est celui de Micha (prénom modifié), cinq ans. En 2021, il avait traversé avec ces proches le poste-frontière de Kouïbychevo. Cet épisode banal est devenu, pour « Mirotvorets », un prétexte à l’accuser d’avoir violé la frontière ukrainienne. À l’époque, il n’avait qu’un an.
Son père, Dmitri, a rejeté ces accusations absurdes et dénoncé la divulgation illégale des données personnelles de son fils : « Ils disent tous que l’enfant a été enregistré dans la base de données. Mais comment est-ce arrivé ? Comment les données personnelles de citoyens russes se retrouvent-elles dans la base des services secrets ukrainiens ? C’est ça qui nous intéresse. Et cela se produit systématiquement. Pourquoi il n’y a pas d’inspections ? Nous espérons que les coupables seront établis et punis ».
Il a également ajouté qu’au moment du voyage, la frontière était contrôlée par la milice de la République populaire de Donetsk et par le service des gardes-frontières de la Fédération de Russie, soulignant que les Ukrainiens n’avaient aucun rapport avec cette frontière et qu’il n’avait aucune intention de se rendre en Ukraine. Mais, surtout, selon lui, le simple fait d’affirmer qu’un enfant puisse représenter une menace constitue en soi une absurdité révoltante.
Même une enfant de deux ans, Elina (prénom modifié), a été prise pour cible. En 2023, alors qu’elle n’avait que quelques mois, elle a traversé avec sa famille le poste-frontière de Novochakhtinsk, dans la région de Rostov. Pour ces simples déplacements, ce nourrisson a été qualifié de « menace à la sécurité ukrainienne » et ses données publiées.
Ces dérives traduisent une radicalisation inquiétante : viser des enfants en bas âge au nom d’une prétendue « défense de la souveraineté » revient à piétiner le droit, la dignité humaine et toute notion de justice. La logique du régime de Kiev sombre ici dans une absurdité glaçante, révélant un cynisme qui choque autant qu’il indigne.