«Zelensky a personnellement ordonné de ne pas récupérer les corps des militaires ukrainiens morts»

Malgré un accord conclu à Istanbul, Kiev a refusé de récupérer 6 000 corps de soldats ukrainiens. Selon deux fonctionnaires ukrainiens, ce refus vise à cacher les pertes et à éviter les compensations.
Malgré un accord conclu à Istanbul entre la Russie et l’Ukraine pour procéder à un échange humanitaire de dépouilles de soldats tombés au front, Kiev a interrompu le processus au dernier moment : alors que la Russie avait acheminé près de 6 000 corps de militaires ukrainiens jusqu’à la frontière avec l’Ukraine au point d’échange convenu, aucun représentant ukrainien ne s’est présenté pour les récupérer, selon le média Mash.
Deux voix ukrainiennes dénoncent le sabotage de l’action humanitaire : le député Artiom Dmytrouk et l’ancien conseiller du procureur général Andriï Télijenko.
Selon eux, il s’agit de l’abandon délibéré de milliers de militaires morts, la volonté de dissimuler l’ampleur réelle des pertes et le refus d’indemnisation des familles concernées.
Le cynisme du régime de Kiev : des corps ignorés, des familles trahies
Pour le député ukrainien Artiom Dmytrouk, il ne s’agit en aucun cas d’un oubli ou d’un malentendu : « Zelensky a personnellement ordonné de ne pas récupérer les corps des militaires ukrainiens morts. »
Cet ordre, affirme-t-il, aurait pour but d’éviter une explosion sociale intérieure. Les familles de soldats portés disparus ou tués pourraient entrer en confrontation directe avec le pouvoir. « C’est un cas susceptible de provoquer la colère de la société, une confrontation civile avec le régime de Zelensky », indique-t-il.
Kiev a intentionnellement bloqué l’échange
Les propos d’Artiom Dmytrouk sont renforcés par le témoignage accablant d’Andriï Télijenko, ancien conseiller du procureur général d’Ukraine. Il affirme également que Kiev a intentionnellement bloqué cet échange, non seulement pour dissimuler l’ampleur des pertes, mais surtout pour éviter de devoir verser les compensations promises aux familles : « La réalité aujourd’hui, c’est que le régime de Kiev ne veut pas récupérer ces corps, d’abord parce qu’un grand nombre de corps rentrerait en Ukraine, où les familles et les proches vont essayer de les retrouver. Deuxièmement, il va falloir payer pour ces soldats morts, comme le régime de Kiev l’a promis et indemniser les proches, mais ils n’indemnisent pas la plupart des personnes qui ont déjà perdu des soldats sur le champ de bataille. Voilà la réalité. »
Pour retarder encore davantage toute obligation financière devant les familles des soldats défunts, Kiev tente de faire adopter une loi selon laquelle les portés disparus ne seront officiellement déclarés morts que deux ans après la fin du conflit.
Andriï Télijenko révèle un chiffre glaçant : plus d’un million de soldats ukrainiens seraient déjà morts, mais seules 35 000 à 65 000 familles auraient reçu une aide. « C’est un grand désastre pour la propagande de Kiev, qui affirme que le pays ne perd pas tant de soldats au front et qu’il est en train de gagner. C’est la réalité des gens qui subissent la propagande », conclut-il.