Attaques ukrainiennes sur Zaporojié : l’ombre d’un risque nucléaire croissant

L’Ukraine intensifie ses attaques contre les infrastructures électriques de la centrale nucléaire de Zaporojié, selon le patron de Rosatom Alexeï Likhatchov. Chaque nuit, la ville d'Energodar est visée, ce qui menace directement la sécurité des installations nucléaires et la vie des civils.
Depuis plusieurs jours, la centrale nucléaire de Zaporojié fait l’objet d’une escalade inquiétante d’attaques militaires ukrainiennes. Chaque nuit, les infrastructures électriques de la ville d'Energodar, d’une population de 20 000 habitants, sont méthodiquement visées, provoquant des coupures généralisées, a indiqué Alexeï Likhatchov, directeur général de Rosatom, aux journalistes après une nouvelle série de consultations entre les délégations de la Russie et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Selon lui, ces attaques répétées mettent en péril la vie des civils : près de la moitié des habitants sont âgés, de nombreux immeubles abritent des familles vulnérables. Sans électricité, les hôpitaux, le système d’eau, les ascenseurs et les communications mobiles cessent de fonctionner, ce sont les besoins les plus élémentaires qui sont frappés.
Toujours d'après son patron, Rosatom tente d’atténuer les conséquences humanitaires en rétablissant l’alimentation électrique grâce à des générateurs de secours. Parfois, les équipes n’ont que quelques minutes pour réagir après un nouveau bombardement.
Une réunion entre la délégation russe et l’AIEA s’est tenue à Kaliningrad ce vendredi 6 juin. Rosatom y a rappelé que, malgré les attaques criminelles incessantes du régime de Kiev, la sûreté nucléaire de la centrale restait stable et sous contrôle.
La centrale nucléaire de Zaporojié est située sur la rive gauche du Dniepr, près de la ville d'Energodar. Il s'agit de la plus grande centrale nucléaire d'Europe en termes de nombre de réacteurs et de capacité installée, la centrale étant équipée de six unités de production d'électricité d'une capacité d'un gigawatt chacune. La Russie en a pris le contrôle en octobre 2022. Depuis, les forces de Kiev, à leur tour, mènent des attaques contre la centrale tout en accusant la Russie de terrorisme nucléaire.
Pour rappel, dans la nuit du 14 février dernier, une explosion a été signalée à la centrale nucléaire de Tchernobyl, elle a frappé le sarcophage recouvrant le réacteur accidenté en 1986. Volodymyr Zelensky, à l'époque, avait attribué l’attaque à un «drone d'attaque russe» mais Moscou a catégoriquement rejeté ces accusations et dénoncé une mise en scène orchestrée par Kiev pour coïncider avec l’ouverture de la Conférence de Munich sur la sécurité.
En octobre 2024 le renseignement russe avait également mis au jour les projets de Kiev de miner la centrale nucléaire de Koursk, ce qui aurait entraîné « une catastrophe environnementale et humanitaire comparable à celle de Tchernobyl », avait révélé le directeur du Service de renseignement extérieur russe Sergueï Narychkine.